Le propriétaire du Domaine Palssade de Saint-André s’était emporté le 15 septembre 2020 lors d’une saisie de ses animaux. Des manquements et des infractions à la loi avaient été constatés concernant la détention d’animaux sauvage. Ce vendredi, le tribunal correctionnel l’a condamné à une peine de 3 mois de prison avec sursis.
Interrogé ce matin par les magistrats du tribunal correctionnel de Saint-Denis, Jean-Daniel Vee ne trouve pas les mots. Le prévenu est ému. Aucun son ne sort de sa bouche. "Respirez tranquillement", lui indique la présidente. La larme à l’œil, après une respiration, il se lance.
"Je souhaiterai m’excuser. Ce jour-là, j’étais un peu chamboulé, précise le quadragénaire. J’ai donné tout mon amour pour mes cerfs et je n’ai pas vraiment compris. C’est vrai que je me suis emporté". Sa femme se tient à ses côtés et est jugé pour les mêmes faits, à l’exception de l’outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique.
Le 15 septembre 2020, dans sa ferme pédagogique du Domaine Palssade à Saint-André, les nerfs du propriataire de la ferme pédagogique ont laché.
Des agents de la Brigade de la nature de l’océan Indien (BNOI) et de la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt de La Réunion (DAAF) ont procédé à la saisie de 4 iguanes, de 10 tortues et de 7 cerfs de Java. Seulement, Jean-Daniel Vee ne veut pas voir ses animaux partir. Il invective les agents et les traite de "vauriens sans cœur". Les agents sont obligés de revenir. Mais cette fois, ils sont accompagnés de deux équipages de police.
En revenant sur les faits, la présidente s’étonne du nombre d’espèces présentes dans la Dmaine Palssade. "C’est l’arche de Noé chez vous", lâche-t-elle. La saisie des animaux fait suite à un contrôle de la DAAF le 3 juin 2019. L’agriculteur avait comme projet, après avoir passé des diplômes en métropole, d’importer des autruches dans sa ferme pédagogique. Des infractions concernant la détention d’animaux sauvages seront constatées ce jour-là.
"Il y a une réglementation pour les animaux sauvages. Il faut respecter l’équilibre biologique et la biodiversité de notre île", indique la Charlène Delmoitie, la parquetière à l’audience qui ne doute pas que le prévenu "aime ses animaux". La magistrate rappelle que certaines bêtes étaient en mauvaise santé, qu’elles pouvaient s’échapper en cas de cyclone et qu’il ne détenait aucune information sur la provenance des animaux acquis sur Facebook.
En défense, Me Jean-Claude Sainte Claire souligne que son client a appris de ses erreurs. "Ce n’est pas quelqu’un de réfractaire à la loi. Je demande à ce que les animaux soient restitués", plaide le conseil.
En définitive, les juges se sont montrés plus cléments que les réquisitions du ministère public. Jean-Daniel Vee est condamné à 3 mois de prison avec sursis et 2000 € d’amende. Sa femme écope d’une amende également. Par contre les animaux ont été saisis.