De nombreux clients se rendaient au domicile familial afin d’acheter des produits stupéfiants à l’aîné. Les cinq enfants de la famille auraient participé au trafic.
La maison de cette mère de cinq enfants, dont quatre mineurs, était devenue un point de deal. Selon des témoignages, l’adresse était connue comme un lieu de vente de résine de cannabis. À l’origine de ce trafic : l’aîné de la fratrie, fraîchement majeur. Il ne donne pas de date précise à l’ouverture de son business. La justice estime qu’il a duré du 1er mars 2023 au 29 novembre 2024, date de son interpellation.
Le trafic a rapporté environ 10 000 euros au jeune portois. Une somme qu’il a utilisée pour aller à l’hôtel, au restaurant et pour acheter une voiture. Il explique qu’il a commencé en tant que grand consommateur. “Des proches m’ont demandé si j’en avais aussi à vendre”, raconte-t-il à la barre du tribunal de Champ Fleuri ce 4 décembre 2024, “ensuite, au lieu d’essayer de me contacter, ils venaient directement chez moi”.
Le petit frère impliqué dans l’affaire des jets de galets
À ses côtés, lors de son procès, se trouve sa mère. Au courant du trafic mis en place par son fils, elle lui a demandé de ne plus vendre de produit stupéfiant. “Je lui ai dit “assume ce que tu fais””, assure-t-elle devant la cour. “J’espère qu’il ne nous remettra plus jamais, moi et ses frères et sœurs, dans un tel pétrin.”
Car la famille entière a été impliquée dans ce trafic. L’un des frères, de 15 ans, a confié aux enquêteurs que son aîné l’a “forcé à revendre, en [lui] criant dessus”. Selon une cliente, “au moins quatre personnes différentes” lui ont fourni de la drogue au domicile familial. “Tout le monde a participé”, accuse la procureure. La mère de famille reconnaît en effet avoir effectué des transactions pour son fils lorsque celui-ci n’était pas là.
L’un des petits frères du trafiquant était impliqué depuis 2023 dans une autre procédure judiciaire. Celle-ci concerne des jets de galets depuis un pont du Port sur des voitures en contrebas. Une jeune femme a perdu la vie après que son véhicule a été heurté par un lourd projectile.
Six mois de prison ferme pour le fils
“Sa maman lui a fait appeler le commissariat et a permis d’identifier les coupables. Il y a eu des représailles telles qu’il a dû partir pour se protéger”, explique l’avocate de la mère de famille. Une affaire fortement médiatisée, qui a beaucoup impacté la famille selon les avocats de la mère et de son fils.
La mère de famille est condamnée à 8 mois de prison avec sursis. Elle devra participer à un stage de responsabilité parentale et payer 500 euros d’amende. Son fils écope de 18 mois de prison, dont 12 avec sursis, il pourra effectuer sa peine sous bracelet électronique. Il écope également d’une obligation de soi, de travail ou de recherche d’emploi et d’une amende de 1000 euros.
"Je regrette sincèrement de ne pas avoir réagi plus fermement”, conclut la mère de famille.
P. K.