Avec le témoignage d’Alexandre, le récit du gourou de la secte "Coeur douloureux et immaculé de Marie" était le plus attendu. Juliano Verbard a livré sa version du premier enlèvement en fin d’après-midi, peu de temps après que son amant Fabrice Michel ne lui fasse une nouvelle déclaration.
Les débats ont été animés ce jeudi, à l’occasion de la deuxième journée du procès de Juliano Verbard et de ses quinze adeptes. Le gourou de la secte "Coeur douloureux et immaculé de Marie" a perdu son calme au moment où s’exprimait son amant Fabrice Michel.
En se laissant dépasser par ses émotions de la façon suivante, Juliano Verbard a montré une fois de plus les liens puissants - amour ou domination mentale - qui l’unissent au jeune Fabrice Michel, avec qui il est pacsé. Le gourou a su néanmoins reprendre son calme. Après avoir manifesté son désaccord en ce qui concerne les chefs d’inculpation, Juliano Verbard s’est montré attentif aux questions du président du jury Michel Carrue et n’a éludé aucune interrogation.
Le gourou de la secte a confirmé avoir signé le message de Corine Michel, autrement dit le fameux message venu du ciel qui "commandait" aux adeptes de Juliano Verbard d’enlever le petit Alexandre. En parallèle, l’accusé a également expliqué comment il a été propulsé à la tête d’une secte, revenant sur les conditions dans lesquelles "l’association" Coeur douloureux et immaculé de Marie comme il l’appelle a été fondée.
Il s’est également attardé sur sa désillusion de 2008 : "J’ai appris que je n’étais pas évêque. Un évêque peut consacrer des prêtres ; il a l’autorité spirituelle sur la Réunion. Moi je n’étais pas un évêque".
S’il s’est montré très discret lors des débats de ce jour, Juliano Verbard devrait être plus hargneux durant les prochains jours. La cour se penchera en effet sur le deuxième enlèvement d’Alexandre Thélahire, qui s’est déroulé le 3 août 2007 au domicile des parents du jeune garçon à Saint-Denis.
Accusé d’avoir organisé l’enlèvement et d’avoir participé à la séquestration d’Alexandre, Juliano nie en partie les faits qui lui sont reprochés. Il devrait conserver cette ligne de défense.