Chaque jour depuis des mois, et même depuis des années, une vingtaine de locataires d’un immeuble situé à Saint-Denis doit composer avec des mûrs infestés d’humidité, un système électrique ne respectant pas les normes en vigueur et le délabrement progressif de leur habitat. Pour ces résidents qui restent là faute d’avoir trouvé mieux, la situation n’est plus tenable. Alerté des conditions de vie déplorables de ces Dionysiens, Richard Boisson, le Sous-Préfet en charge de la cohésion sociale s’est rendu sur les lieux.
Situé à Saint-Denis, non loin du petit marché du Chaudron, un immeuble en piteux état attire les regards de tous les passants. Ces-derniers, stupéfaits par l’état de délabrement de l’édifice sont pourtant loin d’imaginer les conditions de vie des locataires de la place.
Loués en moyenne 425 euros par mois, les appartements de cet immeuble vieux de plus d’une dizaine d’années réunissent onze des douze critères d’insalubrité. C’est dans ce lieu que Marie-Paule, aujourd’hui âgée de 61 ans vit depuis quinze ans. Pour la gramoune, la vie est devenue un enfer, tant et si bien qu’elle a décidé il y a trois mois de ne plus s’acquitter de son loyer. Par cet acte de rebellion, la vieille dame espère contraindre les propriétaires à se pencher sur sa situation.
L’hygiène et la sécurité étant inexistantes dans son minuscule appartement, les craintes de Marie-Paule pour l’avenir s’accroissent à mesure que les jours défilent. Très éprouvée par cette situation de précarité extrême, Marie-Paule ira jusqu’à dire "Nou lé pareil le chien" pour décrire son calvaire.
Autre appartement, même constat. L’humidité a gagné tous les recoins de l’habitation. A la moisissure s’ajoutent un système électrique d’avant-guerre et l’effritement des parois, qui met à jour une charpente dangereusement fragilisée par le temps et le manque d’entretien.
Dans cette immeuble, pas moins de vingt personnes, toutes plongées dans une grande détresse sociale, nourrissent l’espoir d’être relogées dans un endroit décent. Fustigés depuis des années par les associations des droits de l’homme, les propriétaires semblent pourtant ne jamais s’être inquiétés outre mesure de la situation des résidents de cet immeuble "de la honte".
Alerté du drame que vivent ces Dionysiens, Richard Boisson s’est rendu sur les lieux la semaine dernière pour rencontrer les habitants de l’immeuble. Le Sous-Préfet en charge de la cohésion sociale s’est indigné en apprenant que des Réunionnais vivaient dans de telles conditions. Pour le représentant de l’Etat, il s’agit à présent de tout mettre en oeuvre pour reloger ces personnes dans un logement humainement digne.