Le 19 août dernier, les gendarmes avaient essuyé des jets de projectiles dans le quartier de La Réserve à Sainte-Marie. L’un d’eux a été condamné à une peine de 18 mois, ce mercredi.
Habillé d’un short et d’un tee-shirt, le prévenu lance un dernier argument. "Il faut que vous sachiez qu’un homme peut changer", lâche-t-il aux magistrats. Avec 10 mentions à son casier judiciaire, il affirme se remettre dans le droit chemin. Seulement, il est jugé en comparution immédiate pour 5 infractions commises en l’espace de quelques mois. Âgé de 24 ans, son casier judiciaire comporte déjà 10 mentions. "Quand on le convoque, il ne vient pas. Quand on veut l’auditionner, il est fuyant", résume la procureure pour justifier cette procédure. Samuel Catherine est jugé pour avoir conduit un scooter en mars 2021 sous l’influence du zamal, avoir violenté sa compagne, détruit des biens et s’être rebellé contre les gendarmes lors d’un contrôle, le 19 août dernier. Constatant dernièrement que des violences urbaines dans deux quartiers sensibles à Sainte-Marie, Le Verger et La Réserve, une opération avait été diligentée par le procureur de la République ce soir-là.
Les militaires procèdent à un contrôle d’identité d’une quinzaine de jeunes qui ne respectent pas le couvre-feu. En retournant à leur véhicule, ils sont victimes de jets de bouteilles, de pierres et essuient des insultes. Ils sont obligés de riposter par deux tirs de balle de défense qui n’atteindront personne Trois militaires sont capables d’identifier Samuel Catherine auteur d’un jet de projectiles. Torse-nu, il se trouvait devant le groupe. Pour le prévenu, les preuves sont inexistantes. "J’admets que j’étais là en tant que spectateur. Mais je n’ai pas insulté ni lancé de projectiles. Où sont les preuves ?", avance-t-il. Un avis que ne partage pas le parquet. Il a un rôle prépondérant. Il n’est pas en dernière ligne. Au contraire, il est en première ligne. Son geste fait que d’autres projectiles sont lancés par la suite, souligne Céline Henoux qui requiert une peine de 18 mois ferme.
"Il ne vient pas d’une famille lambda. Il a un lourd passé en étant le neveu de Johnny Catherine qui a semé la terreur dans le passé dans certains quartiers de Saint-Denis", avance son avocate Me Valérie Yen Pon. L’avocate préconise une peine mixte pour qu’il puisse "s’affranchir de ce lourd passé familial" et un traitement pour soigner la violence ancrée en lui.
Le prévenu a été condamné à une peine ferme de 18 mois et devra indemniser 500 € aux sept gendarmes qui se sont constitués partie civile.
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