Jérôme, 29 ans, a été tué par une voiture alors qu’il roulait à scooter sur la quatre voies de Saint-Paul. Le chauffeur était positif aux stupéfiants et son véhicule en très mauvais état. Il a été jugé ce vendredi 6 décembre 2024.
Il est 2h du matin ce dimanche 19 septembre 2021. Jérôme, et deux de ses amis, rentrent de soirée à scooter sur la quatre voies de Saint-Paul. Une voiture, en excès de vitesse, arrive par-derrière et percute le scooter de Jérôme. Le jeune homme est éjecté de son véhicule et fait une chute qui lui est fatale, selon l’enquête. Le conducteur de la voiture continue son chemin, mais son moteur a été détruit par l’impact. Le véhicule s’arrête à quelques mètres de l’accident. Le conducteur s’enfuit et demande à sa compagne de venir le chercher.
Quelques secondes après le choc, un camion roule sur le corps de Jérôme. Au volant, un routier de 62 ans. Il est au téléphone. Sentant qu’il a roulé sur quelque chose, il s’arrête, vérifie son camion et, ne voyant rien d’inhabituel, continue son travail. Les deux amis de Jérôme continuent aussi leur route. Personne n’appelle les secours.
Ses freins ne fonctionnaient plus
Le conducteur de la voiture est testé positif à la cocaïne et au cannabis. Il explique d’abord aux enquêteurs qu’on lui a volé sa voiture avant d’admettre être l’auteur de l’accident. Une expertise de son véhicule révèle que les freins ne marchaient plus et que les pneus étaient prêts à exploser. “Je regrette beaucoup, je n’ai pas réfléchi, je demande pardon”, expose le conducteur lors de son procès, ce vendredi devant le tribunal correctionnel de Champ Fleuri.
Son co-prévenu, le conducteur du camion, déclare lui : “je savais que j’avais roulé sur quelque chose, mais je ne savais pas quoi. Je repense tout le temps à l’accident, je suis suivi par un psychiatre”.
La sœur de Jérôme accuse
Des excuses qui ne convainquent pas la sœur aînée de Jérôme. “Je ne suis pas en colère, j’ai juste honte”, déclare-t-elle à la barre. “Quatre personnes étaient là et aucune n’a appelé les secours, je n’arrive pas à comprendre”, accuse-t-elle, “appeler les gendarmes ou les pompiers, ça aurait peut-être changé quelque chose”.
Elle n’accepte pas les explications des deux prévenus. “J’ai l’impression d’entendre des enfants, ils n’assument pas”, estime-t-elle. “Mon frère, lui, a assumé ses bêtises par la mort”.
La procureure requiert 5 ans de prison dont 2 avec sursis pour le conducteur de la voiture, l’annulation de son permis sans pouvoir le repasser pendant un an et 500 euros d’amende. Pour le conducteur du camion, elle demande 18 mois de prison, dont 12 avec sursis.
P. K.