Escorté au tribunal correctionnel jeudi, Patrice Nirlo a été entendu par le juge d’instruction avant d’être placé en détention provisoire. Mis en examen pour incendies criminels, il est à l’origine de 5 feux.
Placé en garde à vue mercredi 26 février après avoir été interpellé à son domicile dans le cadre d’une commission rogatoire menée par un Juge d’instruction, le pompier Patrice Nirlo a été conduit au Palais de Justice de Champ Fleuri jeudi 27 février. L’incendiaire présumé du Maïdo en 2010 et 2011 est arrivé au tribunal correctionnel de St-Denis peu après 15h00. Le pompier est arrivé dans une voiture banalisée et il était couché sur la banquette arrière du véhicule pour échapper aux journalistes.
Après avoir passé des heures à répondre aux enquêteurs dans les locaux de la caserne Vérines, Patrice Nirlo a dû répondre au juge d’instruction avant de faire face au juge des Libertés et de la Détention. Le pompier pyromane a été placé en détention provisoire pour éviter tout risque de récidive.
Ce pompier pyromane a déjà été condamné en janvier 2014 pour mis le feu à la forêt du Moka en octobre 2013 (cf Linfo. : 4 hectares de végétation étaient partis en fumée). Lors de sa garde à vue, cet homme âgé de 45 ans aurait reconnu être l’auteur de cinq incendies : les incendies du Maïdo en 2010 et 2011, le feu du Volcan en 2010, et ceux du Moka et de Beaumont à Sainte-Marie.
Selon le Procureur "des rapprochements récents entrepris par les enquêteurs de la Brigade de recherche de St Paul, St Benoît, St Pierre et de la Section de recherche de St Denis ont permis de démontrer que ces séries d’incendies ont pu être commises par le même individu".
Le caporal-chef des pompiers Patrice Nirlo serait à l’origine de cinq feux : les incendies du Maïdo en 2010 et 2011, le feu du Volcan en 2010, et ceux du Moka et de Beaumont à Sainte-Marie.
Il faut savoir qu’entre l’intervention du Dash-8 sur les deux feux du Maïdo, la mobilisation de centaines de pompiers, le prix du reboisement (...), la facture de ces deux incendies dévastateurs s’élève à plus de 13 millions d’euros (cf Linfo.re "3600 hectares brûlés par un pompier pyromane").
Trois enquêtes distinctes pour cinq incendies de grande ampleur, des dizaines de personnes interrogées
Face à la presse, le Procureur de La République et les enquêteurs ont expliqué que le placement en détention provisoire du caporal Nirlo était nécessaire pour éviter de nouveaux feux. Des examens psychologiques ont également été effectués tout au long de la matinée dans le cadre de cette affaire.
Suite à ces cinq incendies dévastateurs, pas moins de trois enquêtes distinctes ont été menées et les rapprochements entrepris par les enquêteurs ont permis de démontrer que ces séries d’incendies ont pu être commises par le même individu. L’enquête portant sur l’incendie du Maïdo a mobilisé six militaires à temps plein et pas moins de 86 personnes ont été interrogées.
Dans le cadre de l’enquête portant sur l’incendie au Volcan en 2010, 80 personnes ont été auditionnées. Et une troisième enquête a été ouverte suite au feu du Grand Bénard. Enfin, c’est l’enquête menée suite à l’incendie du Moka - en octobre 2013 - qui a permis d’identifier formellement le caporal-chef Patrice Nirlo. Interpellé le 13 décembre 2013, le pompier avait alors rapidement reconnu les faits avant d’être condamné à 6 mois de prison avec sursis le 28 janvier 2014.
Selon les enquêteurs, tous les indices révélaient que l’incendiaire avait une bonne maîtrise du feu et connaissait parfaitement le temps d’intervention nécessaire aux pompiers.
L’emploi du temps de Patrice Nirlo ainsi que des éléments récupérés grâce à son GSM ont permis aux enquêteurs de faire le lien entre les différents feux. A l’heure actuelle, le pompier est "effondré et abattu" et les examens psychologiques insistent sur la personnalité fragile de cet homme. Patrice Nirlo n’avait aucun intérêt financier à mettre le feu.
Quant au mode opératoire de l’incendiaire, il était toujours identique : très simple en ce qui concerne la mise à feu (briquet) mais complexe dans la propagation. Le Procureur de La République estime que le pompier doit maintenant être protégé contre lui-même. Toujours selon les enquêteurs, le caporal-chef aurait agit seul.