Si les indicateurs sont en baisse, le virus circule toujours activement dans l’île. Depuis le début de l’année, 66 cas graves ont été signalés. Les patients sont en majorité des personnes âgées de plus de 65 ans présentant une ou plusieurs défaillances d’organes. C’était justement pour éviter de telles dégradations que la vaccination était entrée en jeu, mais depuis la défiance s’est accentuée envers le vaccin. Deux décès liés à l’injection sont à déplorer. Le dernier est un homme de 77 ans atteint de la maladie de Parkinson.
Un deuxième mort causé par le vaccin IXCHIQ, c’est ce que déclare l’agence européenne du médicament dans un communiqué du 7 mai. Aucune annonce du côté du ministère de la Santé ni de l’Agence Régionale de la Santé. Un silence qui interroge ce responsable du comité Pangar. "Ce qui est inquiétant, c’est que cette information je la trouve sur internet en lisant une dépêche de Reuters alors que normalement ce sont aux autorités de santé de communiquer. L’agence du médicament américain a dit depuis le 14 avril qu’il n’était pas recommandé de donner ce vaccin à des personnes âgées de plus de 65 ans présentant des comorbidités. Or l’essai a continué à La Réunion et on est bien dans une phase d’essai", explique Eric Ismael, vice-président du komité pangar.
Selon ce comité, les phases de test n’ont pas été respectées. Par conséquent, les risques sur les personnes âgées et vulnérables sont méconnus selon lui. "On a un vaccin qui a été développé par Valneva, on est en phase 4, c’est-à-dire qu’il est généralisé à une certaine population. La phase 3 s’intéressait à des personnes jeunes et en bonne santé a eu un excellent taux de réussite, mais un diffuse le vaccin sur une phase 4 avec des personnes présentant des comorbidités. C’est d’autant plus inquiétant qu’il y a eu deux morts", ajoute Eric Ismael.
L’homme âgé de 77 ans, atteint de la maladie de Parkinson, aurait contracté des difficultés de déglutition, ce qui aurait provoqué une pneumonie. Le premier décès lié au vaccin contre le chikungunya remonte au 26 avril, l’homme était âgé de 84 ans et avait développé une encéphalite.
Depuis le lancement de la campagne de vaccination, 17 cas graves ont été signalés chez des personnes âgées de 62 à 89 ans. À l’heure actuelle, la vaccination est ouverte aux personnes âgées de 18 à 64 ans. Contactée, l’ARS n’a pas répondu à nos sollicitations.