Antenne Réunion
L’affaire mêle employés communaux, véhicule de service, armes, séquestration et enlèvement. Procès pas banal demain devant le tribunal judiciaire de Saint-Pierre. Seront jugés 6 individus, hommes de main présumés. Ils auraient été engagés pour une expédition punitive au Tampon en juillet de l’année dernière. La mairie de Saint-Denis se constitue partie civile dans cette affaire.
Les faits se sont déroulés le 26 juillet 2024 en fin de journée. Des agents municipaux de Saint-Denis font une descente dans le sud de l’île avec un véhicule de service floqué de l’inscription Mairie de Saint-Denis. Armés, ils interviennent sur les ordres d’un chef d’entreprise également gérant du restaurant Le Caraco. Ce dernier a décidé de s’en prendre à son propre associé suite à un litige financier. Dans l’après-midi, 6 hommes de main quittent le chef-lieu, se rendent au Tampon au domicile de la cible visée.
Ils font intrusion dans son jardin puis rapidement suite à des alertes lancées à la gendarmerie ils donnent un point de rendez-vous à sa victime. Surprenant, celle-ci qui soupçonne un guet à pan envoie son fils âgé d’une vingtaine d’années sur les lieux. Le jeune homme est alors enlevé, menacé, séquestré et conduit au pont de l’Entre-Deux.
Quelques heures plus tard, les policiers de Saint-Pierre parviennent à interpeller les ravisseurs. La victime elle est en état de choc.
Une perquisition est menée dans les véhicules par les forces de l’ordre. Plusieurs armes sont retrouvées : arme à feu, sabre à canne ou encore poing américain. Un peu moins de 3000 euros en espèce dans l’un des véhicules sont saisis.
L’instruction aura permis d’éclaircir le rôle de chacun des individus concernés dans ce dossier. La mairie de Saint-Denis se dit victime dans cette affaire et s’exonère de toute responsabilité. "La ville est étrangère à cette situation elle ne tolère pas et fait des actions qui s’imposent notamment cette constitution de partie civile qui permettra de faire me clair sur l’utilisation réelle des moyens de la collectivité dans le cadre de ces forfaits. Je ne sais pas comment les qualifier vu que le juge n’est pas encore intervenu. Mais néanmoins à ses dépens, donc la ville ne peut pas cautionner ce comportement donc c’est pour ça qu’elle se constitue partie civile", explique Joan Payet, directeur général adjoint en charge des affaires juridiques.
Ce jeudi s’ouvre donc le procès des protagonistes au tribunal judiciaire de Saint-Pierre. Les ravisseurs et l’instigateur présumé devront donc expliquer leur geste. Ils encourent 30 ans d’emprisonnement.