Suite à la révélation de la présence d’affiches racistes dans les locaux de la gendarmerie de Bras Panon, les sanctions disciplinaires ne se sont pas faites attendre et le commandant de la gendarmerie en question a immédiatement été suspendu de ses fonctions. Parallèlement à l’enquête administrative, une enquête judiciaire a été ouverte. Les conclusions de l’enquête menée par la brigade de recherches sont tombées ce matin : le Procureur de la République a décidé de poursuivre deux gendarmes pour "provocation à la discrimination". Ils seront donc jugés devant le tribunal correctionnel.
Lundi 30 mai en début d’après midi, les enquêteurs de la section de recherche de la gendarmerie ont déposé les conclusions de leur enquête au Procureur de la République, Richard Bometon.
Plusieurs gendarmes de Bras Panon ont été auditionnés par leurs collègues de la section de recherche de la Gendarmerie Nationale dans le cadre de cette affaire. Deux gendarmes sont directement impliqués sur le fait que des imprimés à caractère raciste stigmatisant les jeunes maghrébins aient été affichés dans les locaux de la gendarmerie de Bras Panon. Ces derniers sont suspectés d’être responsable de la diffusion de ce portrait raciste décrivant le "Niktamère" : l’un aurait imprimé un mail et l’autre l’aurait affiché sur le tableau de service de la gendarmerie de Bras Panon.
Après avoir examiné les éléments recueillis dans le cadre de cette affaire, le Procureur de la République a décidé de poursuivre deux gendarmes de Bras Panon pour "provocation à la discrimination". Ces militaires seront donc jugés devant le tribunal correctionnel dans les semaines à venir selon Richard Bometon. Ils encourent tous deux jusqu’à un an de prison et une amende pouvant s’élever jusqu’à 45 000 euros.
Placardées sur le tableau de service des gendarmes de Bras Panon, le "portrait" décrivant le "Niktamère" a provoqué un tollé sur le département. Le Préfet de la Réunion s’est dit "furieux" de constater de tels actes "inacceptables" (cf. "Les dérapages racistes provoquent la colère du Préfet") et il a également exigé que des sanctions disciplinaires soient prises rapidement. Le commandant de la brigade où ont été affichés les imprimés à caractère raciste a quant à lui été suspendu de ses fonctions.