C’est aujourd’hui qu’a lieu le procès très attendu des agresseurs présumés de William Boyer. Le jeune homme a trouvé la mort lors d’une bagarre générale entre deux bandes rivales de Saint-Denis, le 5 mars 2008. L’autopsie a montré que l’adolescent est décédé d’une crise cardiaque et non directement des coups reçus.
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Ce soir-là les faits débutent par une simple bagarre entre deux jeunes. L’un appartient à une bande de Patates à Durand, l’autre à un groupe du Butor.
Un des deux adolescents reçoit un coup de poing. Il court alerter ses amis de Patates à Durand. Une dizaine de jeunes du quartier décident alors « de descendre » venger leur camarade humilié. Les bagarreurs s’emparent de tout ce qu’ils trouvent autour d’eux : barre de fer, marteaux etc …
S’en suit alors une bagarre rangée entre les immeubles. Plusieurs dizaines de jeunes se poursuivent devant des témoins médusés par ce déchaînement de violence. Pendant la bagarre, un des jeunes finit par tomber à terre. Il s’agit de William Boyer. Il est en arrêt cardio-respiratoire.
L’habitant de Patates à Durand est secouru par un homme témoin de la scène. Il est amené à l’abri près d’une cabine téléphonique, pour y recevoir rapidement les soins des pompiers arrivés sur les lieux. L’émeute se termine. Les policiers quadrillent le quartier. Le calme revient, mais un jeune homme ne se relève pas… L’affaire commence.
Plus de deux ans après les faits, deux jeunes hommes se retrouvent aujourd’hui à la barre. Il s’agit de Teddy Servantès et de Jonathan Samal. Ils ont tous les deux participé à la bagarre. Ils sont mis en examen pour violences volontaires en réunion avec arme. Après leur interpellation peu après les faits, les deux Dionysiens ont effectué plusieurs mois de détention. Ils ont été remis en liberté en 2009.
Le procès s’annonce difficile et particulier, car il s’agit de déterminer si les coups donnés à la victime doivent être sanctionnés pénalement. Ils ne sont pas liés directement à la mort. L’autopsie n’a pas permis de lier directement les coups de barre de fer au décès de William Boyer.
Le cœur de la victime a même été envoyé en Métropole. Le jeune est décédé d’une crise de tachycardie. Il s’agit pour le Tribunal d’évaluer l’incidence des coups sur la crise de tachycardie généralement déclenchée par la peur ou l’excitation.
Alors que l’audience était prévue à 16h00 cet après-midi, elle commencera avec du retard aux alentours de 18h00. Ce procès s’annonce difficile étant donné que la victime est décédée d’une tachycardie lors de cette bagarre.