Accusée d’avoir tué sa grand mère à coups de couteau dans la nuit du 28 au 29 septembre 2007, Sandrine Suzanne nie les faits devant la Cour d’Assises. Son procès à débuté cet après midi et dès ses premières déclarations. Elle explique qu’elle a reconnu le crime "sous la pression" qui aurait été exercée par les forces de l’ordre. Une pression également dénoncée par sa mère à la surprise générale.
"Je n’ai pas tué ma grand-mère Monsieur le Président, malgré les explications que j’ai donné" a clairement déclaré Sandrine Suzanne dès le début de son procès. Tels ont été les mots prononcés par l’accusée, âgée aujourd’hui de 27 ans. Incarcérée depuis trois ans entre les murs de la prison de Domenjod, la jeune femme reconnaît avoir menti devant le juge d’instruction : "c’est par peur et sous la pression des grades à vue que j’ai multiplié les versions des faits" tente d’expliquer l’accusée.
Premier témoin entendu devant la Cour d’Assises cet après midi, la mère de Sandrine Suzanne et fille de la victime - prise dans un étau infernal - explique qu’elle "souffre doublement". "C’est ma maman et c’est ma fille" prononce cette femme, la gorge serrée. A la surprise de tous, la mère de l’accusée a affirmé à la barre s’être retrouvée déshabillée à la demande d’un officier de police lors de sa garde à vue. Une déclaration qui a semé le trouble dans l’assistance, d’où une suspension de séance demandée par le président de la Cour d’Assises. Maître Frédéric Horau - l’avocat de Sandrine Suzanne - parle d’une "enquête menée à charge" contre sa cliente et ce, "depuis le début". Selon lui, "des zones d’ombre subsistent concernant les traces d’ADN relevées sur l’arme du crime".
L’avocat de l’accusée souligne également le contexte de la garde à vue qui selon lui, avait de quoi "faire craquer une jeune femme". Pour rappel, Sandrine Suzanne était pagée de 24 ans au moment des faits. Si cette dernière clame toujours son innocence, la famille de la victime Thérèse Picardo - âgée de 78 ans à sa mort - recherche la vérité.
Selon l’avocat de la partie civile - Maître Nativel -, "on est encore loin de la vérité" puisque l’accusée nie les faits alors qu’elle avait pourtant tout avoué au cours des seize déclarations, dont huit devant le juge d’instruction.
Le procès de Sandrine Suzanne est prévu sur trois jours. Dès demain, les auditions des témoins se succéderont à la barre et permettront peut-être aux jurés d’y voir plus clair dans cette affaire. Accusée de meurtre sur ascendant légitime, Sandrine Suzanne encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu mercredi 29 septembre.