La Srepen, qui oeuvre pour la protection de la nature, accuse le complexe Félix Guichard de Ste-Anne d’avoir été construit sans se préoccuper de l’environnement. Le tribunal administratif a mis sa décision en délibéré jeudi. Le jugement est attendu dans un mois.
La route qui mène aux circuits de courses et de karting du complexe Félix Guichard est parsemée de haies de palmiers et de cocotiers. Depuis quelques mois, des lianes de vanille fleurissent sur les troncs.
"Quand les gens entrent sur notre site, la première chose qu’ils nous disent est qu’ils n’ont pas l’impression d’être sur un circuit mais d’être dans un hôtel à Maurice avec de la verdure et beaucoup de plantations autour", rapporte Félix Guichard, gérant du circuit à Sainte-Anne.
L’entreprise se veut exemplaire. Il y a 5 ans, elle avait été condamnée à verser 140 000 euros pour non respect de normes environnementales. Cette fois, ce n’est pas pour son bétonnage qu’elle est épinglée. La Société réunionnaise pour l’étude et la protection de la nature (Srepen) soutient que les 17 hectares de terrain empiètent sur le domaine public maritime (DPM).
"Nous avons réussi à récupérer des plans qui prouvent qu’il y a empiétement sur le domaine public maritime. En face, monsieur Guichard dit qu’il n’empiète pas. La préfecture nous répond qu’elle ne sait pas trop. Pour les paillotes, on arrive à procéder à des expulsions, tandis que là, le préfet ni personne ne réagit alors qu’il s’agit du même empiétement", déplore maître Céline Cauchepin, avocate de la Srepen.
Les défenseurs de l’environnement réclament une expertise du terrain. la préfecture rejette toute responsabilité de l’Etat. Dans un courrier adressé au tribunal administratif, elle pointe l’absence de preuves pour démontrer l’infraction. Le jugement sera rendu le mois prochain.