Le couperet est tombé pour la sulfureuse Siti Soumaïla ce jeudi après-midi. Celle surnommée "l’escroc en jupons" ou encore "la reine de l’arnaque" a été condamnée à cinq ans de prison par le tribunal correctionnel de Saint-Pierre pour escroqueries en récidive et faux et usage de faux entre 2005 et 2008. La préjudice de cette combine bien rôdée est estimé à plus d’un million d’euros. Sa nièce a quant à elle écopé de 18 mois de prison dont 16 avec sursis.
A l’énoncé du verdict, Siti Soumaïla s’effondre dans la salle d’audience. Le tribunal correctionnel de Saint-Pierre a tranché sur le sort de la quadragénaire. La surprise est générale, car la peine prononcée est bien plus lourde que celle requise par le parquet le 17 novembre dernier, soit 5 ans de prison dont 3 avec sursis.
Finalement, celle accusée d’avoir escroqué près d’une vingtaine de personnes durant trois ans est condamnée à cinq ans de prison ferme. La jeune femme a déjà effectué un an de prison, elle repart donc en détention pour 4 ans à Domenjod. Sous les cris de ses proches, elle s’engouffre dans la voiture de police qui démarre en trombe direction la prison. Son avocat, le bâtonnier Georges André Hoarau,a déjà annoncé que sa cliente ferait appel. "Renvoyer une femme en prison après l’avoir libéré, cela n’a rien de cohérent", a t-il souligné. La nièce de Siti Soumaïla, Karima Houmadi, âgée de 22 ans a été condamnée à 18 mois de prison dont 16 avec sursis. A la sortie du tribunal, elle n’a pas caché sa colère.
La décision du tribunal a fait l’effet d’une douche froide pour la belle mahoraise affichant habituellement une assurance sans failles. La "reine de l’arnaque" est accusée d’avoir floué une vingtaine de personnes entre 2005 et 2008 en promettant de superbes maisons à bas prix, puis en disparaissant dans la nature après avoir empoché une avance.
Ce système de vente fictives via une agence immobilière non déclarée basée à Saint-Louis était bien huilé. La nièce de Siti effectuait les visites avant de s’évanouir dans la nature. Entre 2005 et 2007, Siti Soumaïla avait fait miroiter des pseudos projets immobiliers à des cibles masculines, opérant avec Laurence Enilorac une autre complice. Le préjudice total s’élève à 1 million d’euros. Jugée le 17 novembre dernier, la jeune femme avait évoqué pour la première fois un mystérieux commanditaire.
Après avoir passé un an en détention provisoire, la reine de l’arnaque est donc repartie menottée en prison. L’autre protagoniste de cette affaire, Laurence Enilorac, absente du procès a été condamnée à trois ans de prison. Un mandat d’arrêt international a été déposé contre la complice, toujours en cavale depuis 2008.