Le 21 septembre 2001, l’usine d’engrais chimiques d’AZF à Toulouse avait explosé, causant la mort de 31 personnes. Parmi les victimes, Michel, chauffeur routier venu livrer des marchandises dans l’entreprise. Dix ans après cet événement tragique, la douleur est toujours aussi vive pour Chantale, son ex-femme vivant aujourd’hui à la Réunion.
Ce mercredi, les Toulousains ont respecté une minute de silence en hommage aux personnes mortes dans l’explosion de l’usine AZF il y a 10 ans. Cette catastrophe avait blessé plus de 20 000 personnes et fait 31 victimes. Dix ans après, Chantale a précieusement conservé la coupure de journal avec la photo de son ex-mari mort dans cet accident. Le papier est un peu froissé, mais la douleur de Chantale est toujours intacte.
Le jour de la catastrophe, lorsqu’elle apprend la nouvelle, le choc est si violent qu’elle en perd la parole. Plusieurs années plus tard, elle souffre encore de troubles du langage. Il y a deux mois, Chantale Prevot a décidé de venir s’installer à la Réunion, pour ne plus avoir à passer devant les lieux du drame. Dix ans après cette tragédie, comme beaucoup de Toulousains, Chantale ne croît pas à la thèse de l’accident mais à celle de l’attentat. Jamais elle n’aurait imaginé qu’un tel drame se produise dans une usine d’engrais chimiques.
Pour Stella Bisseuil, l’avocate de l’association "Famille Endeuillées", "selon le premier jugement rendu, les véritables causes de cette catastrophe ne sont toujours pas connues". En novembre 2009, le tribunal correctionnel de Toulouse avait prononcé une relaxe au bénéfice du doute des prévenus, tout en soulignant des "fautes organisationnelles". L’usine AZF appartient à la Grande Paroisse, une filiale de Total. Les industriels avaient été dédouanés par ce premier jugement mais la procédure suit son cours et le 3 novembre prochain s’ouvrira le procès en appel de cette affaire.
Aujourd’hui plus encore que les autres jours, Chantale pense à son ancien mari qui a péri dans ce drame. La souffrance de sa disparition est toujours intense, ravivée par l’écho médiatique de ce dixième anniversaire et les images du drame repassant sur les écrans de télévision.