Le procès de Jonathan Brézé s’est poursuivi ce mardi avec le passage à la barre de l’expert-psychiatre. Une audience capitale puisqu’elle a permis aux jurés de mieux comprendre la personnalité de l’accusé. Le jeune Dionysien est décrit comme une personne atteinte de schizophrénie. Cet examen repose donc la question de la préméditation.
L’audience a repris à 8h30 avec la prise de parole d’un expert. Missionné par la Justice, le psychiatre a rendu compte des résultats de ses entretiens avec Jonathan Brézé. Au travers de cet examen de personnalité, il s’agissait de voir si l’accusé était dans son état normal au moment des faits et s’il est accessible à une sanction pénale.
Jugé pour tentative d’assassinat sur la personne d’un homosexuel le 20 octobre 2009, Jonathan Brézé présenté comme un homophobe hier est aujourd’hui apparu comme un fou. L’expert a évoqué son internement dans un service psychiatrique et la "froideur affective" du jeune homme ; précisant qu’il est "atteint d’une schizophrénie chronique désorganisée". Ces troubles expliqueraient l’altération de son jugement au moment de l’agression.
Ces conclusions ont de quoi dérouter, puisqu’elles relancent clairement le débat autour de la préméditation de l’acte. Pour l’expert, Jonathan Brézé nécessite un traitement pharmacologique mais aussi et surtout un suivi psychiatrique. Maître Fernande Anhila-Paul pour la défense a demandé ce mardi au psychiatre si son client a pu prémédité son geste. Une question à laquelle l’expert répond : " Il n’a pas prémédité son acte comme une personne normale l’aurait fait". La tentative d’assassinat serait-elle en fait une tentative de meurtre ? La Cour d’Assises devra trancher. Et l’enjeu est de taille pour la défense.
La partie civile a vu son argumentaire fragilisé. Maître Brigitte Hoarau a pourtant insisté sur le caractère réfléchi de cette agression. Pour l’avocate, les premières auditions de Jonathan Brézé retranscrivent son état d’esprit. Elle ajoute que l’accusé est "dangereux et qu’il pourrait récidiver".
L’avocat général a requis entre huit et dix ans de prison à l’encontre de l’accusé, avec obligation de soins dans le cadre d’un suivi socio-judiciaire. Le verdict est attendu cet après-midi.