Le lundi 7 février, le verdict du procès de l’assassinat de Vanina a été rendu. Ridaï-Mdallah Mari a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle. C’est avec beaucoup d’émotion que la famille de la jeune femme a quitté le tribunal et que sa mère, Noéline, s’exprime.
Après quatre jours intenses de procès, c’est soulagée que la famille de Vanina clôt enfin ce chapitre.
Noéline, la mère de Vanina, indique que c’est grâce à sa fille qu’elle, ses enfants et sa famille sont encore debout. D’ailleurs, elle avait déjà annoncé vouloir poursuivre le rêve de la jeune femme : ouvrir une école. "Ma priorité est de poursuivre la vision humaniste de Vanina", ajoute-t-elle.
L’histoire de La Réunion est marquée par la mise en esclavage d’hommes et de femmes libres. Noéline compte poursuivre le rêve de sa fille et ouvrir l’école Vanina où les élèves seront sensibilisés à ce sujet. "Nous avons vécu des siècles d’atrocités à La Réunion. Aujourd’hui, des femmes sont des toujours massacrées. C’est donc une cause que je mettrais en avant par rapport à l’école Vanina", dit-elle.
Pour Noéline, le verdict de ce procès est une victoire non seulement pour Vanina, mais aussi pour toutes les femmes de La Réunion qui ont été massacrées. "Mi na un pensée pou toutes les familles victimes de La Réunion, C’est un verdict pour toutes les femmes dont la vie a été prise, gratuitement depuis le début de l’Histoire de La Réunion", précise-t-elle.
La mère de Vanina semble engagée dans la cause féministe et souhaite que des actions soient menées pour mettre fin aux violences du mieux possible. Selon elle, les groupes de paroles sont efficaces pour exprimer la souffrance des victimes, mais elle aimerait que des choses concrètes soient mises en place. "Nous, les femmes, nous devons reprendre notre place : donner la vie et apporter de la lumière et de l’amour là où on passe", dit-elle.
Surnommé le bourreau de la Convenance suite au meurtre macabre qu’il a commis, le sort de Ridaï-Mdallah Mari avait fait débat. En effet, sa santé mentale était au cœur du procès et le verdict en dépendait. Finalement, l’homme a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle, dont 20 ans de sûreté.
"Comme disait la maman de Vanina, la vraie justice aurait été que Vanina puisse revenir. Elle souhaitait non pas la justice, mais la justesse. Je crois que les jurés ont fait preuve de justesse", indique maître Fabrice Saubert, avocat de la partie civile.
La décision de justice est une déception pour la défense qui espérait voir leur client en hôpital psychiatrique. "Ils ont tenu, de toute façon, compte de son état psychiatrique et reconnu que c’était en partie lié à la commission des faits", explique maître Sébastien Navarro qui regrette que son client ne bénéficiera pas de soins, à moins qu’il en fasse la demande.
Une rétention de sûreté a été prononcée à l’encontre du meurtrier, le soumettant, à l’issue de sa peine, à un examen pouvant l’interner dans un centre socio-judiciaire s’il était encore dangereux. Le condamné pourrait faire appel de la décision de justice.