Antenne réunion
Violences verbales, physiques et sexuelles… Anastasia a été victime de violences conjugales par son conjoint pendant 6 ans. L’année dernière, elle a porté plainte et l’homme est désormais en détention provisoire. Pour autant, la jeune femme craint toujours pour sa vie.
« Pour lui, j’étais une sous-merde, je m’occupais mal de mon fils. Je faisais le ménage, je faisais à manger, je faisais tout, mais pour lui j’étais une sous-merde. », se remémore Anastasia. La jeune femme a connu son bourreau à l’âge de 14 ans en métropole, lui en avait 39. L’homme l’a progressivement isolée de ses proches, jusqu’à l’amener à La Réunion.
Pendant 6 ans, la jeune femme a supporté le pire : violences verbales, physiques et sexuelles. Mais elle ne réagit pas, terrorisée par celui avec lequel elle partage sa vie : « Je n’avais pas mon permis, j’étais dépendante de lui pour me transporter à mes rendez-vous médicaux. J’étais dépendante au niveau financier parce qu’il avait ma carte bancaire donc je pouvais m’acheter des choses, mais sous sa surveillance. Je n’avais pas le droit par exemple de me couper les cheveux. »
Le 14 février 2024, alors qu’il la menace avec une machette, Anastasia se réfugie chez ses voisins avec son enfant. C’est là qu’elle va prendre la décision de porter plainte. Depuis un an, l’homme est en détention provisoire. Pourtant, la peur qu’il inspire à sa victime n’a pas disparu : « C’est complètement bête, mais j’ai peur qu’il arrive à s’enfuir de la prison, qu’il me retrouve, ou que même il parle avec d’autres prisonniers, leur donne des informations sur moi et que l’un d’eux me recherche pour me tuer. »
Cette peur, qui n’a pas quitté Anastasia, c’est la preuve de l’emprise qui perdure. Le résultat de nombreuses années de sévices difficiles à oublier. « Ces hommes font croire qu’ils sont tout et qu’elle n’est rien pour déposséder la personne de ses facultés de penser et d’agir, indique Marie Huguette, travailleuse sociale au CEVIF, le collectif pour l’élimination des violences intra-familiales. Ils l’éloignent, comme c’est arrivé à Anastasia avec un éloignement géographique, pour avoir la main mise sur elle et avoir un contrôle total sur sa personne. »
Si vous êtes témoin ou victime de violences intrafamiliales, le CEVIF possède 2 permanences à Saint-Joseph et à Saint-Denis. Des lieux d’écoute et d’orientation ouverts du mardi au samedi.