Le dossier de l’amiante au commissariat du Chaudron est loin d’être classé. En plus des plaintes déposées au parquet, une action administrative va être menée. L’association des policiers victimes d’amiante se dit même prête à poursuivre la Préfecture pour la contraindre à payer les frais de justice.
La colère monte du côté des policiers du commissariat du Chaudron. Plus de six mois après l’ouverture d’une information judiciaire par le parquet concernant la présence d’amiante dans l’enceinte du bâtiment, les équipes exposées à cette substance toxique estiment que le dossier traine.
Les policiers se plaignent de ne pas avoir été auscultés par un médecin et se disent même abandonnés. Le secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police, Gilles Clain, explique qu’un courrier a été remis aux policiers il y a peu. Dans ce document, il est spécifié que "les frais de justice de protection juridictionnelle des policiers, d’une valeur excédant les 100 000 euros, ne seront pas pris en charge par l’administration". Cette décision, difficile à avaler pour les forces de l’ordre a provoqué une levée de boucliers.
Certaines personnes vont même plus loin et affirment qu’on veut enterrer le dossier amiante. Pour Maître Céline Cochepin, il s’agit d’un "refus catégorique de protection de fonctionnaires". Or, cette protection est un acquis de droit. L’avocate estime que le Préfet ne veut pas aider les policiers dans le cadre de l’instruction qui est en cours.
Interrogés sur le sujet, les services de la Préfecture considèrent pour leur part que la loi est respectée. Le directeur de cabinet du Préfet, Benoit Huber, assurait hier soir que " les conditions qui doivent faire jouer dans un certain nombre de cas cette garantie de protection juridique ne sont pas réunies".
Un conflit semble donc être engagé entre la Préfecture et les policiers qui campent chacun sur leurs positions. Si la Préfecture refuse de couvrir les frais de protection, l’association des policiers victimes d’amiante promet d’utiliser son dernier recours en frappant à la porte des plus grandes instances de l’Etat en métropole.