Samedi dernier, alors que des bandes rivales de Saint-Denis, Saint-André et Saint-Benoît s’affrontaient, un septuagénaire a été pris à partie et roué de coups. Il a dû subir une opération dans la matinée. Encore sous le choc, sa fille dénonce ces violences.
Samedi soir, à Bras-Fusil, dans la commune de Saint-Benoît, des heurts sont survenus. Des bandes rivales de Saint-André et Saint-Denis seraient venues défier les jeunes de Saint-Benoît. En marge de ces affrontements, un homme de 70 ans et un jeune homme ont été tabassés.
Adèle, la fille du septuagénaire, a exprimé sa colère sur les réseaux sociaux et a témoigné auprès de l’équipe d’Antenne Réunion.
"Tout s’est passé très vite. Mon père était sur la route. Il rentrait à la maison. L’agression s’est passée à quelques minutes de chez lui. Il était avec ma mère et mon petit frère qui est autiste. C’est mon père qui a tout pris. Il était en train de rouler et des jeunes se sont mis à caillasser la voiture. Il a pris des roches au visage", raconte-t-elle.
Le Bénédictin a été opéré dimanche après-midi et devait être sorti de l’hôpital, ce lundi après-midi. Malheureusement, il aura des séquelles à vie, psychologiques et physiques, selon sa fille.
Des affrontements se sont enchaînés chaque soir de la semaine. "Ils s’attaquent gratuitement aux personnes qu’ils croisent sur leur chemin. On ne les connaît même pas", ajoute la jeune femme.
Pour Adèle, ce qui s’est passé est inadmissible. "Ça dure depuis une semaine, il fallait qu’un drame arrive pour qu’on en parle et que les choses bougent", déplore-t-elle.
Afin de faire entendre sa voix et celles des Bénédictins, Adèle et son beau-frère organisent un rassemblement devant le case de Bras-Canot, ce samedi 29 janvier, à 13 heures. "J’invite toutes les personnes de Saint-Benoît à nous retrouver là-bas pour se faire entendre. Les médias seront là. Le but est également d’avoir des réponses : comment tout cela a pu se produire depuis une semaine ? Après le couvre-feu, comment ça se fait qu’un troupeau de jeunes puisse circuler librement et foutre le bordel ? " dit-elle.
L’objectif de ce rassemblement est également d’interpeller les autorités sur les violences de la semaine, sans intervention des gendarmes, au départ, selon elle.
Pour rappel, 8 personnes ont été interpellées et ont été relâchées, sans que des poursuites ne soient engagées. Adèle ignore si ces personnes faisaient partie du groupe qui s’en est pris à son père, mais elle espère qu’en diffusant leur message, des décisions sérieuses seront prises et que les fautifs seront punis.