Aux assises depuis hier, bien que les journalistes de tout poil ne soient pas autorisés à assister au procès à huis clos complet de Juliano Verbard et Jean-Fabrice Michel, accusés de viols sur deux mineurs, armés de patience, ils parviennent à glaner quelques informations durant les suspensions d’audience.
C’est en fait au bon-vouloir des avocats de la partie civile, Me Patrice Sandrin et Me Yannick Mardenalom, ainsi que ceux de la défense, Me Nicolas Normand pour Juliano Verbard et Me Christel Videlo-Clerc pour Jean-Fabrice Michel.
Et ce matin, Me Yannick Mardelanom a bien voulu accorder une brève interview aux journalistes qui n’ont d’autre choix que d’attendre dans la salle des pas perdus, autrement dit dans le hall d’entrée de la cour d’appel.
L’avocat de la partie civile a d’emblée parlé " d’esquive " de la part de la défense. Comprenez par là la non-présence des deux accusés, Juliano Verbard et Jean-Fabrice Michel, dans le box des accusés. En effet, depuis le début de ce procès, hier, ils ont refusé de monter les 25 marches qui les séparent de leurs juges et du jury.
L’avocat de la partie civile ne comprend pas finalement pour quelle raison les deux accusés, présents lors de leur procès en correctionnelle il y a quelques jours pour des faits de violences aggravées sur mineur, ne le sont pas cette fois-ci pour leur procès aux assises.
Me Yannick Mardelanom a également évoqué l’attitude " de courage " de la part de son jeune client, l’aîné des deux frères et victimes, qui ce matin était venu témoigner de son calvaire à la barre.
" Il s’en est sorti, il fait actuellement des études d’ingénieur, chapeau bas pour lui ", a-t-il déclaré à la presse. Il a également parlé de " la frustration " du jeune homme de ne pas pouvoir parler avec son frère devant leurs juges de ce qui leur est arrivé pendant près de deux ans livrés aux crochets des deux accusés.
Toujours concernant le frère aîné, il a été dit par les experts psychiatres qu’il " avait souffert d’une amnésie dissociative ", provoquée par la durée et la fréquence des viols. Difficile dans de telles circonstances, happé par la douleur physique et psychologique de ne pas perdre la mémoire.
Quant à Me Patrice Sandrin, en sortant de la salle d’audience, il a assuré que son jeune client " attendait surtout le pardon " de Juliano Verbard et Jean-Fabrice Michel.
Mais hélas les deux prévenus sont dans leur cellule et n’en bougeront pas. Me Patrice Sandrin a par ailleurs assuré que les parents des deux victimes, entendus comme témoins dans cette affaire, avaient encore du mal à faire face à ce qu’il s’était passé.
A propos des parents, la défense, Me Nicolas Normand en tête, a souligné qu’ils étaient en partie " responsables " d’avoir laissé leurs enfants aux griffes des deux accusés.
Deux accusés dont cet après-midi la personnalité sera épluchée. D’ores et déjà, la partie civile au travers de Me Patrice Sandrin souligne " la perversité dans le mode de vie des deux accusés ".