Troisième et dernier jour du procès aux assises de Juliano Verbard et Jean-Fabrice Michel. Troisième et dernier jours à huis clos complet. Troisième et dernier jour pour les journalistes qui ont dû attendre dans la salle des pas perdus, dans le hall de la cour d’appel, pour savoir ce qui se disait à l’intérieur de la salle d’audience.
Et ce matin, comme tous les matins depuis mercredi, ils se sont pressés sur les avocats à la suspension d’audience. Cette fois-ci, ce sont les avocats de la partie civile, Me Patrice Sandrin et Me Yannick Mardelanom qui plaidaient devant la cour et les jurés, juste avant le réquisitoire de l’avocat général François Basset.
A peine sortis de l’audience, pas le temps de souffler, pas même l’occasion de prendre un petit café. Les questions ont fusé. Qu’avaient-ils bien pu plaider pour que leurs clients, deux jeunes mineurs à l’époque des faits, victimes de viols et de viols aggravés pendant deux ans ?
Me Mardelanom a mis l’accent dans sa plaidoirie sur deux points essentiels selon lui. En premier lieu, " il ne fallait pas que les deux accusés, Juliano Verbard et Jean-Fabrice Michel, se défaussent en restant dans leur cellule et ne pas assister à leur procès ", a-t-il déclaré à la presse.
Rappelons en effet que depuis le début de leur procès, les deux hommes, éminence grise de la secte Cœur douloureux et Immaculé de Marie, ont décidé de rester au frais derrière les barreaux dans les sous-sols de la cour d’appel.
Autre point soulevé par l’avocat de la partie civile, la souffrance de son jeune client, présent ce matin dans la salle d’audience. " Il fallait expliciter le préjudice des actes gravés dans la mémoire de mon jeune client ", a-t-il soutenu.
Me Mardelanom a également avancé qu’il avait voulu " recadrer les choses sur le plan de la défense ". Une défense avec Me Nicolas Normand, pour Juliano Verbard, et Me Chrystel Videlo-Clerc, pour Jean-Fabrice Michel, qui plaidera cet après-midi, juste avant que le jury délibère.
Quant à Me Patrice Sandrin, qui a ouvert le bal des plaidoiries ce matin, il a rappelé « le courage des deux victimes qui ont effectué un véritable parcours du combattant », a-t-il confié à la suspension d’audience. Dans sa plaidoirie, il a également mis l’accent " sur le droit des enfants " et " la lâcheté des deux accusés ", qui n’ont pas daigné faire face à leurs victimes durant ces trois jours de procès.
Et quand on lui demande quelle peine le satisferait pour son client, Me Patrice Sandrin s’est empressé de dire qu’il n’était pas là pour requérir, « c’est à l’avocat général de le faire ». Il a simplement ajouté : " Je souhaite une lourde peine de la part du jury qui doit, c’est important, conscient de l’état de victime de mon client. "
L’avocat général, François Basset, a requis au minimum 15 années de prison à l’encontre de Juliano Verbard et son amant Jean-Fabrice Michel. Cet après-midi, ce sera à la défense de plaider, puis dans la foulée aux jurés de délibérer. En fin d’après-midi, le verdict tombera alors sur cette affaire de viols et viols aggravés sur mineurs.