Accusé d’avoir blessé à l’oeil le jeune Nassuir Oili lors des dernières émeutes à Mayotte, le gendarme a demandé la levée de son contrôle judiciaire, lui permettant de retourner sur le terrain. La décision a été mise en délibéré au 24 juillet prochain.
L’affaire avait suscité une vive émotion à Mayotte et à la Réunion. Le 7 octobre 2011, le jeune Nassuir Oili a été grièvement touché à l’oeil par un tir de flash-ball, en marge des manifestations contre la vie chère, qui avaient dégénéré en violentes émeutes sur l’île aux Parfums. Il courait sur une plage non loin du port de Longoni, lorsqu’il avait reçu le projectile. Après avoir été pris en charge sur son île natale, le garçon d’une dizaine d’années avait été transféré à la Réunion et opéré au centre hospitalier de Saint-Pierre. Malheureusement, il a perdu l’usage de son oeil droit de façon irréversible.
Suite à cet accident, une enquête avait été ouverte. Le gendarme auteur du tir a toujours affirmé avoir agi sous sommation, pour protéger l’un de ses collègues qui aurait été visé par des jets de pierre. Mis en examen pour "violences sur mineur de moins de 15 ans ayant entraîné une infirmité permanente avec une usage d’une arme par une personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions", le militaire a été libéré et placé sous contrôle judiciaire.
Interdit de port d’arme, le gendarme est depuis cette affaire cantonné à des tâches administratives dans une caserne mahoraise. Il a déposé une requête pour faire lever son contrôle judiciaire, estimant que cette mesure l’empêchait de travailler. Le militaire veut retourner sur le terrain. Examinée hier en chambre du Conseil à Saint-Denis, la décision a été mise en délibéré au 24 juillet prochain.