Devant la chambre de l’instruction, l’avocat d’Olivier Hoarau avait pointé du doigt plusieurs irrégularités dans l’affaire du Cap Sacré Cœur. Ce 16 juin, la chambre de l’instruction a rejeté ses requêtes en nullité. Le maire du Port est mis en examen pour blanchiment et corruption passive. Ses avocats se pourvoient en cassation.
"Il y a une violence légitime de l’État. Quand on vient au saut du lit récupérer un individu, candidat ou prévenu ou encore citoyen lambda, la justice est la même pour tous. Il faut préserver la dignité d’un homme", s’insurgeaient les avocats du maire du Port, le 3 février dernier.
Le 2 février dernier à l’aube, leur client avait été interpellé, par les policiers de la sûreté départementale et placé en garde à vue durant 48 heures. Devant la chambre de l’instruction, en mai dernier, Me Gabriel Odier, avocat du candidat aux élections régionales avaient levé plusieurs requêtes en nullité. Le placement en garde à vue en fait partie.
Selon la défense, il serait irrégulier. Une convocation aurait suffi. Son client se serait rendu sans difficulté au commissariat pour répondre aux questions des enquêteurs De son côté, le parquet général avait estimé que la procédure avait bien été respectée et avait donc conclu au rejet des requêtes en nullité.
La tête de liste “Ansanm Alon Réyoné” avait été mis en examen, le 4 février dernier. Placé sous contrôle judiciaire, il a interdiction d’entrer en contact avec les trois autres protagonistes (Fayzal Ahmed Vali, Bernard Payet, et Eric Heinz)
Dans le cadre de l’extension du centre commercial de Cap Sacré Coeur, des transferts d’argent suspects pour 150 000 € ont été détectés. Des associations sportives portoises soutenues par le groupe Casino-Mercialys auraient versé de l’argent à Fayzal Ahmed Vali. Le maire du Port aurait à son tour bénéficié de versement d’argent de la part de son ancien premier adjoint.
Le JIR dans son édition du 4 février dernier, évoquait des échanges de SMS entre les personnes concernées. Les conversations tournaient autour des échanges de mangues, de letchis et de longanis. Un kilo correspondrait à 1000 €. Ces "fruits" devaient être remis en mains propres sur des lieux définis par avance. Des SMS qui remontent à 2017, date où les conventions entre le groupe Mercialys-Casino et les associations sportives portoises ont été signées.
"Nous ne sommes pas à l’abri de coups durs dans la vie. C’était mon cas, il y a quelques années de ça. J’ai donc fait appel à des amis et Monsieur Vali s’est proposé de m’aider. Tout cela s’est fait dans la plus grande conformité", s’était défendu le maire du Port devant la presse, avançant n’avoir jamais commis de faute.
Dans cette affaire, Olivier Hoarau et Fayzal Ahmed Vali sont mis en examen pour corruption passive et blanchiment. Eric Heinz, l’ancien directeur du groupe Casino-Mercialys et le directeur de cabinet, Bernard Payet font l’objet d’une mise en examen pour corruption.
Ce mercredi 16 juin, la chambre de l’instruction a estimé que la procédure avait bien été respectée. L’information judiciaire se poursuit et le candidat aux élections régionales continue sa campagne, malgré sa mise en examen. Il risque 10 de prison et une peine d’inéligibilité. Ses avocats comptent saisir la cour de cassation considérant qu’il y a des irrégularités dans la procédure.