L’ancien fonctionnaire de police soupçonné d’être impliqué dans une affaire de blanchiment d’argent a été mis en examen et placé en détention provisoire. Sa complice présumée a été placée sous contrôle judiciaire.
L’enquête menée par les hommes de la section de recherche, sous l’autorité du Parquet de Saint-Denis progresse. Après plus de huit mois d’investigations et une collaboration étroite avec les services des douanes mauriciennes, quatre personnes ont été placées en garde à vue dans le cadre d’un vaste réseau de blanchiment d’argent et de blanchiment de fraude fiscale entre La Réunion, l’île soeur et des pays d’Asie du Sud-Est.
En février dernier, un ancien fonctionnaire de police avait été interpellé à l’aéroport de Gillot alors qu’il a s’apprêtait à s’envoler pour Maurice, avec en sa possession, une valise de 400 000 euros en espèces. Laissé libre pendant dix mois, l’homme a été placé en garde à vue cette semaine.
L’individu assure que l’argent lui appartenait et était destiné à l’achat d’une maison à Maurice. Entendu durant près de 96 heures, il reconnait ne pas avoir payé ses impôts. Cette version n’a pas convaincu le vice-procureur Dominique Auter qui le soupçonne d’avoir endossé le rôle de mule. Présenté ce vendredi au Palais de Justice de Champ-Fleuri, l’individu a été mis en examen pour blanchiment d’argent et placé en détention provisoire.
Cette mesure a été décidée pour empêcher le suspect d’entrer en contact avec ses présumés complices. Pour Maître Jean-Jacques Morel, avocat de l’ancien policier, son placement en détention n’est pas acceptable. Le conseil a fait appel de la décision du juge d’instruction.
Pour justifier son recours, il a d’ailleurs cité le cas de l’ex ministre du Budget Jérome Cahuzac qui a lui été inquiété dans une affaire similaire et n’a jamais été placé en détention.
Cet après-midi, une femme, présentée comme la présumée instigatrice de ce vaste réseau de blanchiment d’argent a elle aussi être présentée au juge d’instruction en charge du dossier. Mise en examen pour blanchiment d’argent, elle a été placée sous contrôle judiciaire. Selon les informations des autorités, le préjudice financier s’élèverait à plus de deux millions d’euros.
Les autres complices présumés sont des commerçants installés à La Réunion qui sont soupçonnés d’avoir blanchi de l’argent issu notamment de travail illégal.