L’association Adéfar tire à nouveau la sonnette d’alarme au sujet de la leucose bovine. Des éleveurs se sont exprimés ce lundi matin.
L’Adéfar, association de défense des agriculteurs de La Réunion, a tenu une conférence de presse pour évoquer la question de la leucose bovine.
Ce cancer de la vache n’est pas une maladie forcément mortelle mais elle s’attaque au système immunitaire de la vache. L’animal est beaucoup plus sensibles aux autres infections et pathologies.
70% des vaches laitières sont concernés par la leucose bovine. Cette maladie n’existe plus depuis les années 1990 en métropole.
Le préfet avait rappelé en novembre dernier que la "leucose ne présente aucun danger pour l’homme." Une étude américaine évoque une association entre le virus et le cancer du sein chez la femme.
Didier Grondin, un éleveur, s’exprime. Il a dû arrêter son activité à cause de cette maladie.
"À l’époque, c’était des vaches déjà malades. Nous ne le savions pas, on travaillait avec ça. L’exploitation était touchée. Depuis 2003 avec l’importation de vaches par bateau, il y a eu une flambée de la maladie dans le cheptel."
"Cela a causé beaucoup de pertes. Il y a eu moins de production, des problèmes de reproduction, des décès aussi. J’ai été obligé de réinvestir dans les nouvelles génisses, mais elles étaient aussi atteintes de la maladie. C’était une perte totale à chaque fois. On ne pouvait plus s’en sortir."
"J’ai été endetté totalement. J’ai arrêté l’exploitation en 2007. J’avais plus de 91 000 euros de dettes à la banque et aussi près de 22 000 euros de dettes à l’Urcoopa en plus de dettes aux fournisseurs."
"J’en consomme plus, je ne veux pas que mes enfants en consomme. Je ne consomme plus de boeuf ou de lait qui vient de La Réunion."
L’Adéfar, association de défense des agriculteurs de La Réunion, recense une centaine d’éleveurs qui se sont retrouvés dans la même situation dans l’île.
Suite à une question écrite au gouvernement posée par la sénatrice Viviane Malet, le ministère de l’agriculture et de l’alimentation s’est exprimé au sujet de la leucose bovine. "Un dépistage sanguin annuel sur les animaux de plus de 12 mois a été relancé et un état des lieux sera fait lors de la campagne 2018", le ministère ajoute, "l’identification des différents moyens de lutte adaptés à la leucose bovine à La Réunion doivent aboutir à la structuration d’un plan global dont les objectifs sont l’éradication de cette maladie à long terme."