Condamné à 2 ans de prison ferme en première instance pour "abus de faiblesse et blanchiment d’argent", Augustin Valencourt est jugé à la cour d’appel de Saint-Denis ce jeudi. 3 ans de prison ferme ont été requis à son encontre, 8 mois ferme pour Marie Cécile Valencourt et 1 an de prison ferme requis contre Carole Valencourt. Le délibéré est attendu le 15 mars prochain.
Augustin Valencourt, le gourou de l’association "Marie Porte du Ciel", est de retour dans le box des accusés. Il est jugé à Saint-Denis en appel ce jeudi 1er mars, tout comme sa femme Marie Cécile et Carole, l’une de ses filles.
Le prévenu demande à être totalement blanchi. Il indique que Dieu lui-même lui guidait ses actes. L’homme menait un beau train de vie. Il se dit victime de complot dans cette affaire. Plusieurs victimes étaient présentes au tribunal ce matin.
5 ans d’emprisonnement dont 2 ans avec ont été requis à l’encontre du gourou présumé, 2 mois de prison dont 16 mois de sursis pour Marie Cécile Valencourt et 2 ans de prison dont 12 mois de sursis requis contre Carole Valencourt.
En première instance, le 29 juin 2017, Augustin Valencourt était jugé avec quatre de ses proches au tribunal correctionnel de Saint-Pierre pour "abus de faiblesse et blanchiment d’argent". Il avait été reconnu coupable et condamné à 5 ans de prison, dont trois ans avec sursis.
Le groupement "Marie Porte du Ciel" est considéré par le juge d’instruction comme "poursuivant des activités créant, maintenant ou exploitant la sujétion psychologie ou physique des participants."
Le couple aurait aussi régulièrement aidé à faire mentir des personnes sur l’origine des biens ou des revenus des auteurs d’un délit. Les deux auraient aussi apporté une opération de placement, dissimulation ou conversion de produit d’un délit.
Le suspect principal aurait eu une emprise aussi importante sur sa famille que sur ses fidèles. L’association était gérée comme une entreprise faisant des bénéfices importants.
Les fidèles auraient été incités à verser des sommes d’argent pour acheter des statuettes revendue au domicile du couple - lieu du culte - avec une marge importante.
En tout, sur les trois dernières années, l’association aurait récupéré 350 000 euros. Les dépenses quotidiennes de la famille étaient assurées presque uniquement via l’argent liquide donné par les adeptes.
La famille a pu s’offrir des voyages - payés en espèces - pour l’Inde, le Mexique, l’Argentine, le Japon. Le montant de l’un des voyages a atteint 40 000 euros.
3 voitures et 2 motos coûtant en tout 280 000 euros ont aussi été saisis.
L’affaire de l’association "Marie Porte du Ciel" avait fait réagir Monseigneur Gilbert Aubry. L’évêque de la Réunion, qui a rejoint la partie civile, de parler "d’escroc".
L’enquête a démarré suite à des signalements de pratiques sectaires en ce moment dans l’association "Marie Porte du ciel" (organisme cultuel déclaré catholique mais rejeté par l’Église de La Réunion). Un homme serait à l’origine des faits. Ce fonctionnaire à la retraite est décrit comme "très autoritaire et directif" à l’égard des quelques 700 à 800 fidèles.
Le délibéré est attendu pour le 15 mars
