Patrice Nirlo, condamné en début d’année pour avoir mis le feu à plusieurs reprises au Maïdo, est de nouveau jugé pour déterminer le montant des dédommagements à payer aux différentes parties civiles. Son procès renvoyé à février 2018.
L’incendiaire du Maïdo a été condamné en février 2017 à 12 ans de réclusion criminelle pour avoir provoqué plusieurs départs de feu entre 2010 et 2013. 3 500 hectares de végétation avaient été détruits.
Patrice Nirlo est de retour devant la Cour d’Assises. Les jurés vont cette fois devoir déterminer combien de dédommagements il devra payer aux différentes parties civiles.
L’Office National des forêts, le Département de La Réunion, le Parc national et le SDIS (Service départemental d’incendie et de secours) se sont constitués parties civiles lors de ce procès.
Plus de 60 millions d’euros de préjudices sont réclamés en tout par ces différentes entités. Des intérêts privés sont aussi représentés, notamment les agriculteurs qui ont vu leurs champs ravagés par les flammes.
L’avocat de Patrice Nirlo est le Bâtonnier Maître George-André Hoarau. Il affirme que la demande de dédommagements est farfelue.
"Qu’il trinque à 10 millions ou 150 millions, ça ne va rien changer parce qu’il ne pourra pas payer. Le tout est de savoir si l’Etat paiera. Je peux vous assurer que dans le fonds de garantie qui paie en cas de carence du débiteur, il n’est pas prévu que le fonds de garantie paie les dégâts causés à l’environnement. Cela ne rentre pas dans son champ de compétences", explique-t-il.
L’audience devait se tenir lundi après-midi. L’avocat d’une des parties civiles n’a pas pu se déplacer depuis la métropole. Le procès est donc reporté à février 2018.
Jugé en appel en février 2017, la peine prononcée en première instance a été confirmée : Patrice Nirlo écope de 12 ans de réclusion criminelle. 5 incendies lui sont reprochés.
Le 11 octobre 2010 : le premier incendie au Maïdo. 780 hectares partent en fumée, des espèces endémiques sont touchées. Il faudra 11 jours pour venir à bout de ce feu. Les dégâts s’élèvent à 3 millions d’euros.
Le 13 novembre 2010 : Piton Textor. plusieurs départs de feu à Bourg-Murat et à Piton Barbaroux, Trou Blanc et Piton de Caille. Pendant 5 jours, les flammes ravagent la végétation sur le massif du Volcan. Plus de 83 hectares partent en fumée.
Le 25 octobre 2011 : le second incendie au Maïdo. Il faudra 3 mois pour maîtriser l’incendie. Des habitations sont menacées cette fois et des agriculteurs sont évacués. 600 sapeurs-pompiers sont mobilisés dont 430 venus de Métropole. Le bilan est dramatique : 2 800 hectares détruits, 10 millions d’euros de préjudices.
En 2013, deux incendies à Sainte-Marie : Moka et Beaumont.
