Deux enfants âgés de 3 et 5 ans sont décédés dans un incendie à Saint-Denis ce dimanche. La famille habitait dans un logement insalubre et aurait dû être relogée avant la fin de l’année dernière selon un arrêté préfectoral. Pourquoi les victimes se trouvaient-elles toujours dans cet appartement ?
Le drame s’est déroulé dans la nuit de samedi à dimanche. Deux enfants âgés de 3 et 5 ans sont morts dans l’incendie d’un appartement de Saint-Denis. Le feu aurait été provoqué par une bougie mal éteinte dans le logement sans électricité depuis quelques jours et déclaré insalubre par l’État il y a 9 mois.
Érick Fontaine, administrateur de la Confédération nationale du logement, explique : "La loi est simple, le propriétaire est tenu pour trouver un logement pour les occupants. S’il ne le fait pas, c’est au préfet d’engager les moyens pour le faire. Si le préfet le fait, il récupère les loyers."
Il ajoute : "Je précise que sur l’arrêté, il est dit que lors des études en 2015 que l’immeuble présente des risques d’effondrement."
La préfecture de La Réunion avait le 26 mars dernier publié un arrêté qui déclarait plusieurs logements dont celui qui s’est embrasé ce dimanche comme "insalubres à titre irrémédiable".
Ces locaux étaient donc interdits à l’habitation et à toute utilisation. Les familles qui y habitent devaient être relogées avant le 31 décembre.
Les propriétaires étaient chargées reloger les locataires de plusieurs lots d’appartements. Mais la famille qui se trouvait dans les locaux incendiés y était toujours.
À noter que l’arrêté précise que plusieurs instances doivent veiller au respect de l’arrêté : maire de la commune, le sous-préfet chargé de mission cohésion sociale et jeunesse, le directeur de la sécurité publique, le directeur de l’environnement de l’aménagement et du logement, la directrice de la heunesse des sports et de la cohésion sociale, la directrice des finances publiques, le directeur général de l’agence régionale de santé.
De son côté, Gilles Traimond, sous-préfet de la cohésion sociale et de la jeunesse explique : "On a commencé à reloger les gens depuis 2016. On n’a pas attendu les délais légaux. Il y a une offre de relogement à laquelle la famille n’a pas donné suite."
Il n’a ni été déterminé si la mère de famille avait bien reçu la proposition de relogement, ni - dans le cas échéant - pourquoi aucune réponse n’a été apportée.
À noter que rien n’oblige la famille à accepter la proposition faite par les autorités.