Une vingtaine de policiers sont formés pendant deux jours pour apprendre à mieux accueillir les femmes victimes de violences qui se rendent dans les commissariats pour déposer plainte.
Les violences faites aux femmes restent un fléau important à La Réunion. En tout, 4 femmes ont perdu la vie sous les coups d’un homme dans notre île depuis le début de l’année.
Pour lutter contre ces violences, les autorités mettent en place des formations des acteurs des différents volets judiciaires pour mieux accueillir et orienter les victimes. En effet, très peu d’entre elles osent porter plainte et il est important de les accompagner dans cette démarche.
Ils sont une vingtaine de policiers à être formés durant deux jours. D’autres sessions suivront et impliqueront les autres acteurs du service judiciaire.
Jean-François Lebon, directeur départemental de la sécurité publique, explique : "C’est une formation que nous avons souhaité proposer aux policiers afin qu’ils s’améliorent sur les conditions de l’accueil des femmes victimes de violences. À La Réunion, de nombreuses femmes sont victimes de violences, nous avons compté 4 femmes assassinées dans les 5 premiers mois de l’année. Il y a l’accueil téléphonique, physique et virtuel. Nous voulons professionnaliser l’accueil."
Parmi les changements à venir, Jean-François Lebon précise : "Vous pouvez déposer plainte en gendarmerie ou en commissariat quelque soit le lieu de l’infraction. Il faut professionnaliser cet accueil pour que les victimes soient directement identifiées comme telles et les orienter vers les services d’enquêtes avec l’appréhension de haut niveau de la part de l’assistante sociale, l’enquêteur et faire aboutir la procédure vers le procès."
De son côté, Nadine Caroupanin, déléguée régionale aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes, déclare : "C’est une formation extrêmement importante parce que toutes les femmes victimes de violences doivent avoir un accueil identique."
Elle ajoute : "Les difficultés de venir porter plainte résultent de l’état d’emprise dans lesquelles les femmes victimes de violences conjugales se trouvent. C’est une emprise psychologique et elles ont peur des représailles. Je pense qu’il y a de plus en plus de femmes qui osent porter plainte. Il y a une augmentation de 42% sur les dernières années."