C’est un procès particulier qui s’est ouvert cet après-midi au tribunal de Saint-Pierre. Un père jugé pour être allé vivre à l’étranger avec sa fille, sans prévenir la mère de l’enfant. Une situation qui dure 14 ans entre l’Amérique du Sud et l’Afrique pour se terminer à La Réunion.
À la sortie de la salle d’audience, la jeune fille, aujourd’hui âgée de 16 ans, est émue. Son père, sa tante, et ses grands-parents sont jugés pour l’avoir soustraite des mains de sa mère.
Les faits débutent en 2000 à Saint-Martin. Le bébé n’est alors âgé que de quelques mois, les parents se séparent. Le père craint pour la sécurité de sa fille quand elle avec sa mère. Il décide d’aller vivre en Amérique du Sud, puis en Afrique avant de s’installer à La Réunion.
"Mon client avait 23 ans. Il a réagit comme un jeune homme"
"À cette époque, mon client avait 23 ans. Il a réagit comme un jeune homme. Après, il a peut-être regretté sa décision, on peut le concevoir. Mais déjà, les trois autres membres de la famille n’y sont pour rien là dedans. La décision a été prise par le père de l’enfant, qui l’assume", souligne le bâtonnier Georges-André Hoarau, avocat de la défense.
Durant de nombreuses années, la mère reste sans nouvelle de sa fille. Sans même savoir où est ce qu’elle vit. C’est après une énième recherche sur Internet qu’elle retrouve la trace de l’adolescente qui vit alors à Saint-Pierre. Aujourd’hui, les liens ne semblent pas rétablis entre mère et fille.
"C’est une femme admirable pour moi"
"Je voulais dire aujourd’hui à sa fille que cette femme, pour moi, est une femme admirable. Parce que nous sommes parfois confrontés à des sentiments très forts. Cette femme a su uniquement se diriger dans l’intérêt de son enfant, essayer de bien refaire les choses. Malheureusement, ce n’est pas encore le cas aujourd’hui", déplore de son côté Me Laurent Payen, avocat de la partie civile.
Le parquet estime que cette fille aurait du grandir avec son père et sa mère, et qu’elle a été et est toujours privée de ses droits et subit un lourd préjudice moral. Il requiert de 18 mois de prison avec sursis a 2 ans fermes pour les membres de cette famille. le délibéré sera rendu le 28 avril prochain.