Le délibéré est attendu aujourd’hui dans l’affaire de harcèlement subi par une militaire réunionnaise lors de ses missions dans une caserne de gendarmerie dans l’Yonne.
Le procureur requiert un an de prison avec sursis pour les deux supérieurs hiérarchiques accusés d’avoir sexuellement harcelée une jeune Réunionnaise dans l’Yonne.
Le délibéré est attendu ce mardi. L’avocat de la victime a réclamé 55 000 euros de dommages et intérêts.
Un adjudant et un maréchal de la caserne de gendarmerie de Joingy dans l’Yonne seront fixés sur leur sort aujourd’hui. Les deux hommes sont poursuivis pour des faits de harcèlement sexuel aggravé sur une subordonnées. La victime est une femme de 26 ans d’origine réunionnaise.
Rappel des faits
Tout s’est passé entre octobre 2012 et novembre 2013. La jeune femme est alors la cible de plaisanteries à caractère sexuel, commentaires sur son physiques, demandes de faveurs sexuelles.
Ses deux supérieurs hiérarchiques lui parlent tous les jours de ses "rustines" (autrement dit, sa poitrine) et lui demandent une fellation ou un plan à trois dans une voiture de service tâchée de sperme.
D’autres commentaires comme "Les Réunionnaises, elles sont chaudes, montre-moi ce que tu sais faire", sont lancés à la jeune femme.
Des blagues sexuelles, des tentatives de baisers, des caresses imposées, des remarques, des propositions. Tout cela s’est déroulé pendant un an.
La Réunionnaise a énormément souffert de la situation. Elle a perdu ses cheveux, fait de l’eczéma et dû être mise sous antidépresseurs, détaille.
Une enquête menée
Au bout d’un an, elle a contacté l’association de défense des droits militaires. L’Inspection générale de la gendarmerie nationale prend alors en charge l’enquête.
Lors de sa garde à vue, l’un des accusés, l’adjudant aurait avoué avoir des mots déplacés. Il avait nié avoir pointé son arme vers la jeune femme.
L’autre accusé, un maréchal, a lui assuré qu’il y existait un complot fomenté par le personnel féminin.
De son côté, l’avocat dénonce ce qu’il considère être de la négligence ou de la complaisance de la part de la hiérarchie.