À Sainte-Suzanne, dans le quartier Bel Air, des odeurs nauséabondes ont fait leur apparition depuis 15 jours. Mais hier, les riverains ont été surpris par un torrent de jus de poubelle. Une situation récurrente, selon une association de quartier.
Un liquide noir et de la mousse blanche s’échappent de la Ravine Bertin depuis une quinzaine de jours, comme l’ont révélé nos confrères du journal Le Quotidien. L’association "Respire Bel Air " est donc montée une nouvelle fois au créneau.
Eau noire, mousse blanche, et forte odeur d’ammoniac dans la ravine
Sur une vidéo tournée ce mercredi 16 mars par les membres de l’association, on peut apercevoir un torrent de jus de poubelle, appelé le lixiviat. Et, selon les riverains de la ravine Bertin, cette eau noire avec de la mousse blanche, dégageant une forte odeur d’ammoniac, aurait coulé de 5h à 18 h, sans interruption.
"Je crains les conséquences pour les générations futures"
Aujourd’hui, le canal semble moins pollué et les mauvaises odeurs se sont atténuées. "On n’a pas le droit de déverser n’importe quoi dans la nature. Tout le temps c’est comme ça. Je crains les conséquences pour les générations futures, même pour la nappe phréatique, située juste au-dessous", déplore Simon Thasar, président de l’association "Respire Bel Air ".
"C’était pire encore pour les autres bassins qui traient les lixiviats"
Pour cette association, le responsable de cette pollution n’est autre que le centre d’enfouissement qui aurait sciemment vidé un ou plusieurs bassins, qui étaient encore pleins de lixiviat quelques jours plus tôt.
"Nous sommes venus ici dans le bassin d’eau pluviale, ça sentait très mauvais. C’était pire encore pour les autres bassins qui traient les lixiviats", poursuit le président.
Le canal de la ravine Bertin longe sur plusieurs centaines de mètres le centre d’enfouissement des déchets de Sainte-Suzanne. Un centre bientôt à saturation, qui plus est dégradé avec les épisodes pluvieux.
"Les déchets sont à ciel ouvert, et ça dégage des odeurs. Une bonne partie va à la ravine, puis directement à la mer", décrit Simon Thasar.
Pour ces riverains, le site n’est pas adapté pour traiter les 200 000 tonnes de déchets collectés chaque année.
Malgré plusieurs appels, le responsable de la Star, la société responsable du site, n’a pas répondu à notre demande d’interview.