L’agression au couteau qui a mené une jeune fille en prison met en évidence un phénomène plus grand à La Réunion : le harcèlement qui touche les jeunes. A l’origine du coup de couteau portée cette adolescente : des commentaires postés sur le célèbre réseau social Facebook.
Un message sur les réseaux sociaux qui peut dégénérer
Chaque jour, les adolescents estiment qu’une histoire, une vidéo, un message peut se retourner contre eux. Et le jeu peut tourner mal, comme le rappelle l’agression au couteau d’une jeune fille par une ancienne copine au Port, à cause de messages postés sur Facebook.
Cyber-harcèlement : le témoignage de Marine
"Il me proposait des choses bizarres"
Marine a elle aussi été confrontée à une mauvaise expérience sur le Net. Pendant plusieurs semaines, un adulte a harcelé l’adolescente de 17 ans sur Internet. "Il me proposait des choses bizarres. Après, il a réussi à prendre mon numéro par Messenger. Et il n’arrêtait pas de m’appeler, m’envoyer des messages, etc. Un moment donné j’en avais marre. J’ai demandé à ma copine de lui parler et elle l’a insulté. Mais il nous a menacé de mort".
Cependant, elle ne s’est pas laissée faire. Après en avoir parlé à ses parents et à ses proches, elle a décidé de faire peur à son agresseur, en le menaçant de le dénoncer à la justice. Mais tous n’ont pas le courage de cette jeune fille.
Le harcèlement peut pousser au suicide
"En ce moment, presque tout le monde harcèle les autres. Et les autres ont tendance à suivre. Si une personne commence, les autres vont harceler celle qui a harcelé une autre personne, ce qui peut pousser au suicide".
"Par exemple quelqu’un qui met une vidéo sur Facebook et après il y a des gens qui partagent. Ils voient qu’il y a des personnes qui les critiquent et sont mal dans leur peau".
La confidentialité sur Internet est virtuelle
En quête de popularité, les adolescents n’ont pas conscience que les données publiées sur Internet ne sont pas confidentielles.
Sur le Web, ce qui est de l’ordre du privé peut très rapidement arriver dans le domaine public.
"J’ai des dossiers où vous avez des gens, des mineurs de moins de 15 ans, ont failli se suicider, parce qu’ils ont été harcelés sur les réseaux sociaux", souligne Maître Alain Antoine.
L’avocat spécialisé en droit des réseaux sociaux incite les parents à davantage de vigilance quant aux activités de leurs enfants sur les réseaux sociaux.
"Et je lance un appel aux parents pour les inciter à surveiller leurs adolescents et pré-adolescents et ce qu’ils font sur les réseaux sociaux".
Aujourd’hui, le harcèlement d’un mineur est un délit. La personne responsable risque jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.