Assises : "Patrice Nirlo est responsable de ses actes"

"Patrice Nirlo est responsable de ses actes"  : face aux jurés de la cour d’assises de Saint-Denis, le docteur Masson - expert psychiatre - a été affirmatif au sujet de la responsabilité de l’ex-caporal chef.

L’accusé est "un incendiaire" et non un "pyromane"

Si cet ancien pompier a mis le feu - à plusieurs reprises -, c’est d’une part par "fascination" mais aussi par "narcissisme et égocentrisme". En clair : ce soldat du feu aimait l’image de "héros" qu’il renvoyait en combattant les flammes.

L’envie de se "montrer en spectacle" en train de combattre les flammes aurait poussé Patrice Nirlo à mettre le feu volontairement et à plusieurs reprises.

Selon l’expert psychiatre, l’accusé est "responsable de ses actes" : il s’agit donc d’un "incendiaire" et non d’un "pyromane". Car la pyromanie est une maladie qui pousse à allumer des incendies.

Obsédé par le métier de sapeur-pompier

Des photos-montages représentant des pompiers dans l’exercice de leurs fonctions ont été retrouvées au domicile de Patrice Nirlo mais sur ces images des pompiers combattant les flammes, c’est le visage de l’accusé qui apparaît... L’ex caporal-chef explique que ces photos-montages sont des "blagues" réalisées par ses copains.

Mais une chose est sûre : cet ancien soldat du feu était obsédé par son métier au point d’accumuler des centaines de photos de pompiers.

L’expert psychiatre évoque un "risque réel de récidive" sans suivi psychologique

Face à la cour d’assises, le docteur Masson a souligné le "risque réel de récidive" si l’accusé ne se soigne pas. En clair, un suivi psychologique apparaît indispensable et cette démarche a d’ores et déjà été entreprise par l’accusé et ce, depuis son incarcération.

Le témoignage poignant de la femme de Patrice Nirlo

Marié et père de trois filles, Patrice Nirlo n’a pu retenir ses larmes ce jeudi après-midi en écoutant le témoignage de sa femme. L’émotion était vive.

La femme de l’ancien pompier a tout d’abord insisté sur le fait que son conjoint est "un bon père" et "un bon mari". Elle affirme qu’elle n’aurait jamais pu imaginer que son concubin serait capable d’allumer volontairement un incendie. "Son métier faisait partie de lui...".

Cette femme a tout découvert le jour où son mari a été interpellé dans le cadre de l’enquête portant sur l’incendie du Moka. Pendant des années, elle a entendu son mari expliquer à leurs enfants l’importance de "protéger la nature". Jamais elle n’aurait pu imaginer vivre une telle épreuve : "Ça a été très dur, surtout pour les enfants. Ils ont grandi sans père pendant deux ans. Notre vie s’est arrêtée le jour de son interpellation".