En 2011, des éleveurs installés dans les Hauts de la Chaloupe Saint-Leu ont dû abandonner leurs animaux et leurs maisons pour fuir les flammes... Plus de cinq ans après ces incendies dévastateurs (2010 et 2011), ces éleveurs sont encore sous le choc. Le pompier pyromane à l’origine de cette catastrophe environnementale sera jugé demain devant la cour d’assises de Saint-Denis. Les victimes de ce drame veulent maintenant "comprendre".
2010, 2011 : des années noires pour les forêts réunionnaises mais aussi pour certains éleveurs des Hauts de l’île
Cinq ans après le premier feu qui a ravagé la forêt du Maïdo, le traumatisme reste entier pour les éleveurs installés à la Chaloupe Saint-Leu, chemin Vaudeville.
Dans ce quartier des Hauts de Saint-Leu, certains éleveurs ont dû laisser leurs animaux et leurs maisons pour fuir en pleine nuit, le 29 octobre 2011… Aujourd’hui, la nature reprend le dessus et les hommes travaillent à nouveau sur ce site mais leur regard a changé, leur manière de travailler aussi.
Continuer malgré le traumatisme
Les éleveurs de la Chaloupe Saint-Leu ne veulent plus voir ce type de feux et ne demandent qu’une chose : comprendre. Le procès du caporal-chef Patrice Nirlo démarrera demain devant la cour d’assises de Saint-Denis et cinq ans après les faits, les victimes de ces incendies dévastateurs vont suivre avec attention les débats.
Les années sont passées depuis cette catastrophe environnementale mais Maurice Maillot est encore marqué par les faits. Aujourd’hui, il travaille au même endroit et chaque jour, il observe les stigmates de l’incendie survenu en 2011. Plusieurs arbres touchés par les flammes n’ont pas résisté et sont morts. Cet éleveur de bovins est désormais sur ses gardes 24 heures sur 24.
Pour cet éleveur sinistré, la nuit du 29 octobre 2011 reste à jamais gravée dans sa mémoire. Maurille - le père de Maurice - était en première ligne lors de l’évacuation du site cette nuit-là... Pour lui, fuir a été un véritable déchirement car il refusait de quitter ses bêtes.
Pierrick Hoarau a également vécu un cauchemar la nuit du 29 octobre 2011. Il a vu des arbres centenaires partir en fumée... Et son troupeau a été directement menacé par les flammes.
Après le passage de ces flammes dévastatrices, il a fallu mettre de l’engrais pour aider les pâturages à reprendre forme. Aujourd’hui, cet éleveur est extrêmement prudent. Marqué par ce désastre, Pierrick Hoarau ne peut pas oublier.
Maurice Maillot et Pierrick Hoarau - deux éleveurs amoureux de la nature et sinistrés en 2011 - sont aujourd’hui heureux de voir de jeunes arbres pousser au milieu de leurs terres.
Dès demain, ils suivront le procès du caporal-chef Patrice Nirlo sur leur petit écran et tous deux espèrent avoir des réponses à leurs questions.
Pour ces éleveurs, le préjudice moral qu’ils ont subi lors des incendies du Maïdo est énorme. Il ont cru voir le travail de plusieurs générations partir en fumée, en quelques heures.