Depuis cette nuit, l’île de La Réunion est concernée par le dispositif d’état d’urgence qui a été étendu à l’ensemble des départements d’Outre-Mer.
À compter d’aujourd’hui, La Réunion est en état d’urgence comme l’ensemble du territoire français. Il s’agit d’un régime spécial qui accorde des pouvoirs élargis aux autorités civiles (préfets et ministre de l’Intérieur) afin de garantir la sécurité publique. Il permet notamment :
- d’interdire la circulation des personnes et d’instituer des zones de protection et de sécurité.
- procéder à des réquisitions de personnes ou de biens.
- d’interdire des réunions ou manifestations.
- d’ordonner des perquisitions à domicile de jour comme de nuit.
- d’assigner à résidence toute personne dont l’activité se révèle dangereuse pour la sécurité et l’ordre publics.
- d’ordonner la remise d’armes et de munitions.
D’abord mis en place pour la Métropole et la Corse dans un premier temps au lendemain des attaques, le gouvernement a décidé dans la nuit de mardi à mercredi d’étendre la mesure dans l’Outre-Mer.
Cette décision fait suite à un changement de posture de la France dans la lutte contre le terrorisme.
En effet, lors d’une prise de parole diffusée en direct sur Antenne Réunion, le préfet de La Réunion, Dominique Sorain, a expliqué que le gouvernement après s’être concentré sur les responsables des attentats du 13 novembre veut maintenant "aller chercher tous les réseaux terroristes petits ou grands."
L’application à La Réunion
Le plan Vigipirate renforcé reste en vigueur : patrouille militaire déployée à l’aéroport, surveillance renforcée autour des installations et bâtiments sensibles, consignes de prévention et de vigilance données aux collectivités territoriales et aux organisateurs d’événements, alerte permanente des forces de l’ordre.
Ces mesures constituent le socle du dispositif de sécurité à La Réunion, auxquelles s’ajoutent désormais celles de la loi de 1955 relative à l’état d’urgence.
Celles-ci offrent au ministre de l’intérieur ou au préfet la possibilité d’étendre leurs pouvoirs de police administrative et de restreindre les libertés individuelles et collectives : possibilités d’interdiction de la circulation des personnes, d’instauration de zones de protection et de sécurité, de réquisition des personnes ou des biens, d’interdiction des réunions ou manifestations, de perquisitions administratives ; pour le ministre, possibilité d’assigner à résidence des personnes dangereuses ou d’ordonner la remise d’armes et de munitions.
Ces dispositions que permet l’état d’urgence ne sont pas systématiques. Il revient au préfet de choisir de mettre en œuvre ces mesures en fonction des nécessités. Il n’est pas prévu d’interdiction générale des manifestations ou événements (festifs, sportifs) mais des prescriptions seront faites au cas par cas aux organisateurs en matière de sécurité. Le préfet rencontre jeudi 19 novembre l’ensemble des maires pour leur rappeler les mesures de sécurité et répondre à leurs questions.