Aux Assises, c’est une affaire de séquestration qui doit être jugée ce vendredi. Un homme comparait pour avoir violé, frappé et menacé de mort sa compagne durant une quarantaine d’années.
C’est une affaire sordide qui est jugée aujourd’hui à la Cour d’Assises de Saint-Denis. L’accusé, un homme âgé, aurait retenu de force sa conjointe au domicile familial durant plus de quarante ans.
La victime présumée qui a attendu plus de dix ans avant de saisir la Justice affirme qu’elle a été violentée tout au long de sa vie de couple. Interrogé pour Antenne Réunion radio, l’avocat de la partie civile reconnait "qu’on ne peut pas parler de séquestration au sens propre du code pénal".
Toutefois, Maître Laurent Payen souligne que sa cliente " a été retenue sous l’influence de son mari, contrainte de rester a son domicile sous peine de recevoir des coups, des insultes et des menaces de mort". Le conseil explique en outre que la septuagénaire était "totalement emprisonnée sur le plan psychique".
Lors de cette audience, la partie civile entend démontrer la culpabilité du conjoint violent, décrit comme "tyrannique".
Du côté de l’accusé, son avocat considère que la description de son client est exagérée. Me Jean-Jacques Morel met en doute l’accusation de séquestration à l’encontre de son client.
"Je comprends qu’on tente parce qu’il y a un procès de présenter les choses et d’accuser le mari d’être un sadique" a déclaré Me Jean-Jacques Morel, avant de poursuivre : "on a un homme qui a été marié pendant 40 ans. Il s’est mal comporté en général en étant trop autoritaire, pas assez affectueux, il l’a contraint au moins une fois à des rapports sexuels : c’est une réalité. Il a reconnu ces faits. "
Selon l’avocat de la défense, rien ne peut-être reproché à son client, "excepté un unique viol qui s’est passé il y a dix ans". Jean-Jacques Morel veut mettre l’accent sur le courage de son client qui " toute sa vie a travaillé dur" et rappeler aux jurés " qu’ on ne sait pas ce qu’il s’est passé dans l’intimité du domicile conjugal ".
Maître Jean-Jacques Morel demandera la clémence de la Cour, autrement dit "une peine juste par rapport aux faits commis" par son client.