Il y a un mois jour pour jour, le corps du jeune bodyboarder Mathieu Schiller disparaissait en mer après avoir été mortellement blessé par un requin au large de Boucan. Un nouveau drame qui avait particulièrement bouleversé le milieu du surf local. La multiplication des attaques sur les côtes Saint-Gilloises a littéralement plombé le chiffre d’affaires des commerçants et des professionnels de la mer. Exaspérés, ces derniers comparent la crise qu’ils connaissent actuellement à celle causée par le chikungunya en 2006.
Des terrasses vides, des plages désertes et un drapeau rouge flottant au vent...Une scène qui devient la norme à Boucan depuis plusieurs mois. Cette désaffection des touristes et des locaux qui s’explique par les différentes attaques de squales survenues dans le secteur. Les baigneurs ont quitté la zone, préférant le lagon où la sécurité est plus assurée.
Le 19 septembre dernier, Mathieu Schiller, 32 ans, était victime d’un requin bouledogue alors qu’il pratiquait son sport au large du spot de Boucan. Cette quatrième attaque depuis le début de l’année a particulièrement marqué les esprits et mis en émoi la communauté du surf. Largement relayées dans les médias nationaux, ces attaques de requins successives ont durablement impacté l’activité économique du secteur.
Certains restaurateurs de Saint-Gilles déplorent une baisse de 50% du chiffre d’affaire sur le dernier mois, soulignant qu’au delà de 30% de chute du chiffre d’affaires, une entreprise est condamnée à mettre la clé sous la porte. Plusieurs sociétés installées à Saint-Gilles ont déjà été contraintes de procéder à des licenciements économiques. Face à un avenir bien sombre, les professionnels en appellent à l’intervention de la municipalité. Selon eux, l’ensemble du tissu économique de Saint-Gilles est menacé.
Parmi les cinq attaques qui se sont produites aux abords des côtes en 2011, quatre d’entre elles concernaient des pratiquants de sports de glisse, surfeur ou bodyboarder. De quoi décourager nombre de jeunes élèves d’apprendre sur les spots où ont eu lieu les attaques. Mathieu, gérant d’une école de surf à Boucan, est amère. Après avoir mené son école depuis 12 ans, ce moniteur de surf compte changer de métier. Depuis la dernière attaque, son activité a chuté de 100% et la faillite semble inévitable. La filiale de la voile et de la plongée sont également touchées par cette crise.
La situation est si critique que nombre de professionnels comparent parlent d’une crise "requins", comparable à celle provoquée par le chikungunya. L’épidémie de la maladie infectieuse avait touché près de 40% de la population en 2006 et fortement pénalisé le secteur touristique, provoquant une désaffection des touristes.