L’annonce de la mesure visant à raboter les niches fiscales en Outre-Mer continue de faire débat au sein des acteurs économiques de l’île. Tous s’accordent à dire que cette baisse de la défiscalisation constitue une catastrophe pour l’économie de la Réunion. Une délégation se rendra à Paris prochainement en vue de convaincre députés et sénateurs de revenir sur cette mesure jugée "dramatique".
Le logement social sera le seul rescapé du coup de rabot sur les niches fiscales. ce secteur bénéficiera en effet des mêmes dérogations fiscales. Cependant, les Réunionnais qui souhaiteront investir dans l’immobilier privé devront sortir le porte-monnaie.
En outre, les secteurs dits productifs à l’image des nouvelles technologies, de l’alimentaire ou encore de l’agroalimentaire seront sévèrement impactés par cette mesure. Ces investissements devraient de fait accuser un manque à gagner de près de 300millions d’euros. Pour Philippe Jean-Pierre, Professeur Agrégé d’économie, si le coup de rabot s’élèvera à 10%, il s’agit là " de petits effets sur de petits investissements mais qui se révèleront très fortement impactant pour l’économie globale de l’île".
La Réunion déjà touchée de plein fouet par le chômage, verra selon les professionnels sa croissance un peu plus limitée. Pour Yann de Prince qui s’exprimait ce jour sur le plateau d’Antenne Réunion, ce sont les petites entreprises qui subiront les premières les conséquences de cette mesure décidée par le gouvernement. La Fédération des entreprises d’Outre-Mer avait quant à elle qualifié ce coup de rabot de "double-peine" pour les entreprises ultra-marines dont l’économie est déjà freinée par des handicaps culturels.
Le Président du Medef, accompagné d’autres acteurs économiques, se rendra à Paris dans les prochains jours en vue d’interpeller députés et sénateurs. Reste à savoir si les élus pourront faire plier le gouvernement qui annonçait depuis plusieurs jours déjà la mise en place de son projet.