Jamais le secteur du bâtiment n’a été aussi fragile. Selon certains observateurs, il traverse la plus grave crise de son histoire. Les entreprises de construction ferment les unes après les autres. D’ici la fin 2009, plus de 6000 ouvriers devraient perdre leur emploi. Cette année est à marquer d’une pierre noire.
2,13 milliards d’euros en 2008, 1,5 pour 2009. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le bâtiment est au plus mal.
Bien avant la crise financière mondiale, c’est le contexte local qui a précipité la filière dans le gouffre.
D’abord le changement de majorité dans certaines communes en 2008, a modifié la donne. Exemple à Saint-Denis ou la nouvelle municipalité a abandonné plusieurs chantiers comme ceux du Pôle océan, et du Zénith.
Les grands chantiers promis et tant attendus n’ont pas suivi. Comme celui du tram-train qui devait prendre le relais de la Route des tamarins, 6 mois maximum après la livraison de l’axe routier. Il faudra en fait patienter minimum 18 mois.
Puis effectivement est arrivée la vague de la crise financière. Les particuliers désireux d’acheter un logement ont mis de côté leur projet. Résultat les promoteurs habitués à écouler facilement (grâce à la défiscalisation) 9000 logements par an, ont stoppé leurs commandes.
Pire plusieurs chantiers en cours se sont même arrêtés. Le secteur espère au mieux écouler 1500 logements cette année.
Des représentants du BTP ont été reçus hier en Région. Dans une atmosphère tendue, ils ont réclamé des comptes sur les aides promises par Yves Jégo.
« Où sont les 280 millions du Ministre ? » a demandé Philippe Le Bourvellec, Président de la Fédération réunionnaise du BTP (FRBTP).
Les élus de la pyramide inversée ont assuré que le contexte sera meilleur vers la mi-2010. En effet, la Région s’engage à doubler ses investissements pour le tram-train.
Le nouvel outil de défiscalisation proposé par Jean-Paul Virapoullé, en remplacement de la loi Girardin, devrait redynamiser lui aussi le bâtiment réunionnais. En attendant plusieurs milliers d’ouvriers se retrouveront au chômage.