Alors que les derniers chiffres du chômage marquent une nouvelle augmentation du nombre de demandeurs d’emploi à la Réunion, de nombreux chômeurs choisissent la mobilité pour multiplier leurs chances d’obtenir un travail.
La Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi a livré cette semaine les derniers chiffres du chômage. Au mois de septembre 2012, la DIECCTE recensait 127 410 demandeurs d’emploi à La Réunion, ce qui représente une augmentation de l’ordre de 6% par rapport à l’an dernier.
Cette année, deux fois plus de chômeurs se sont rendus aux ateliers mobilités du Pôle Emploi par rapport à 2011. Et pour cause, le manque cruel d’offres d’emplois dans l’île pousse ces chômeurs à se tourner vers l’extérieur.
Quitter son île pour trouver du travail, pour échapper au chômage, à la précarité, c’est le défi que nombre de Réunionnais se sont lancés. Ces jeunes hommes et femmes ont voulu tenter leur chance dans l’hexagone, là où les possibilités d’emploi sont plus étendues.
Interrogé pour Antenne Réunion radio, Johan, 24 ans, au chômage depuis six mois, se verrait bien sauter l’océan pour trouver un emploi stable et mieux rémunéré. Le Dionysien estime en effet qu’il est trop difficile pour les jeunes de s’insérer sur le marché de l’emploi à la Réunion. Il regrette de se voir proposer uniquement des emplois précaires, de "petites" missions intérim, qui ne permettent pas d’envisager l’avenir sereinement.
Frédéric, 28 ans, est au chômage depuis un an. Pour cet habitant de Saint-Denis, quitter la Réunion n’est pas forcément la solution. Il explique en effet que la mobilité demande de laisser sa famille, ses amis, pour dans le meilleur cas "avoir une centaine d’euros de plus sur le salaire". Frédéric juge que le sacrifice ne vaut pas la chandelle.
Les demandes de la part des chômeurs explosent, assure Marie-Françoise Lo King Fung, au micro d’Antenne Réunion radio. Selon la responsable de la plate-forme mobilité de Pôle Emploi, en 2011, entre 600 et 800 chômeurs ont bénéficié du dispositif mobilité. Au mois de septembre 2012, ils étaient plus de 700, ce qui illustre l’engouement des demandeurs d’emploi dans leurs démarches.
En métropole, plusieurs secteurs recrutent : les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, du tourisme, de l’industrie alimentaire, des services à la personne, du commerce , des transports.
Marie-Françoise Lo King Fung décrit l’intérêt pour les demandeurs d’emploi de la Réunion de tenter la mobilité. Si la responsable de la plate-forme mobilité de Pôle Emploi admet que "ce n’est pas l’El dorado", elle souligne toutefois que la mobilité permet aux chômeurs, en particulier aux jeunes, de vivre une expérience, de sortir de l’île pour se confronter aux réalités du marché du travail en métropole et d’ouvrir son esprit.
Pour découvrir ces ateliers mobilités, les demandeurs d’emploi doivent se rapprocher de leur conseiller du Pôle Emploi. Les deux organismes que sont l’Adom et le CNARM accompagnent également les demandeurs d’emploi vers la mobilité.