Parmi les tendances qui se dégagent du Grand débat national, le fait que les Français estiment payer trop d’impôts. Un constat partagé à La Réunion, mais trouver des solutions pour y remédier semble plus difficile.
Au lendemain du bilan du Grand débat national, la baisse des impôts et la justice fiscale font partie des priorités. Sur la question d’avoir le sentiment de payer trop d’impôts et si la justice fiscale à la française est-elle justifiée, les Réunionnais répondent majoritairement par l’affirmative.
"On paye un peu trop d’impôt, après on a encore des services publics qui sont présents. Mais une baisse d’impôts serait bien pour le porte-monnaie."
"On paye tous les jours : sur la taxe d’habitation, sur les revenus, sur les impôts fonciers, le carburant... Il y a trop de taxes."
"On paye trop d’impôt, quand je fais la comptabilité des clients, que je vois ce qu’ils payent, ce qu’ils reversent à l’État, là oui je vois qu’ils payent trop."
Un avis partagé par cette Réunionnaise : "On paye trop d’impôts, sur tout ce que l’on achète il y a la TVA, ce n’est pas normal."
Parmi les solutions proposées pour payer moins d’impôt : "Revoir l’ensemble des impôts. Proposer un schéma différent, évolutif, ou "éviter de trop faire de dépenses publiques."
Pour Rémy Amato, président du Conseil régional de l’Ordre des experts-comptables de La Réunion (Croec), cette tendance issue du Grand débat n’est pas une surprise. "Moins d’impôts, c’était l’origine du mouvement des Gilets jaunes. Avec notamment la fiscalité sur les carburants, qui est un impôt indirect. La France est le premier pays au monde en terme d’impôts et de taxations."
Le président du Croec de nuancer la portée de cette importante contribution. "En parallèle, nous sommes un des pays les plus distributifs. Nous avons un système social qui fonctionne, un système de santé et scolaire performants, et des prestations sociales que beaucoup de pays nous envient."
"Quand on baisse des impôts, on sait que derrière, d’autres impôts augmentent. Pour la fin de la taxe d’habitation, on ne sais pas comment cela va être financé. Il y aura peut-être demain une augmentation de la taxe foncière et les propriétaires sont inquiets."