Clap de fin pour les aides économiques généralisées. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a affirmé hier que le gouvernement allait cesser de soutenir l’ensemble des secteurs économiques touchés par la crise sanitaire. Alors comment réagissent les entreprises locales ?
Dans un établissement, le service tourne au ralenti depuis plusieurs mois, difficile de s’en sortir sans l’apport de l’état. Alors l’annonce du ministre de l’économie d’arrêter les aides financières aux entreprises est mal vécue.
"On n’arrive plus à remplir le restaurant. Avec le pass sanitaire, on a au moins réduit de 80 % notre chiffre d’affaires, on n’a plus d’aides, on ne va pas tenir et on risque de fermer d’ici la fin de l’année", prédit Jean-René Peyen, le gérant.
Dans un autre restaurant, les aides de l’État sont indispensables pour financer le chômage partiel. La structure a également bénéficié du fonds de solidarité national. Un soutien qui a été essentiel à la survie de l’entreprise. Pour la gérante, Fanny Tassaert, le retrait de cette aide doit se faire dans un contexte où l’économie n’est pas freiné par des mesures restrictives : "Si on nous laissait recevoir du public à l’intérieur des salles on n’aurait pas besoin de ces aides. Avec le pass sanitaire on a eu une baisse, il y a eu un gros coup de frein la première semaine, maintenant les clients reviennent et on les remercie."
Ce choix du gouvernement de cesser ces soutiens est justifié par la redémarrage de l’économie avec une perspective de croissance à 6 %. Une situation loin d’être homogène sur l’ensemble du territoire.
"Nous sommes à La Réunion encore sur des mesures de confinement, un couvre-feu à 19h. Un certain pan de notre économie, notamment l’hôtellerie, la restauration, les activités de plein air et de loisirs ne sont pas en bonne activité. Il faut continuer et on portera cette voix pour que les territoires ultra-marins ne soient pas incorporés de suite dans cette activité de débranchement économique", décrit Éric Leung, président de la CPME Réunion.
Néanmoins les modalités de la fin des aides restent à définir, le monde de la restauration, du tourisme ou encore de la culture pourraient être épargné. Certaines de leurs aides pourraient être prolongées.