La cour des Comptes s’est penchée de près sur la situation financière des communes et des départements d’Outre-Mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion) pour la période 2005-2010. Et le constat n’est pas fameux. L’institution note notamment un manque de transparence dans les comptes publics, ainsi que l’utilisation de l’emploi public comme "amortisseur social". Les dépenses d’équipement des communes sont globalement inférieures à la métropole, excepté à la Réunion. Au vue de ces constatations, la Cour appelle l’Etat à accompagner davantage la tenue des finances locales.
Le rapport rendu public par la compte des comptes mercredi dernier n’a rien de glorieux pour les localités des DOM. Analysant la situation financière de 112 communes de Guadeloupe, Martinique, Guyane et Réunion sur la période 2005-2010, la cour souligne le ralentissement de la croissance économique depuis 2009 sous l’effet de la crise sociale, se traduisant par un taux de chômage faisant partie des plus élevés des régions de l’Union Européenne.
Ce rapport fait état de plusieurs spécificités des finances des communes dans les DOM. En premier lieu, il apparait que les communes et collectivités manquent de transparence dans la présentation de leurs comptes. Afin de présenter des budgets plus valorisants, les dépenses sont minorées et les recettes valorisées. Concrètement, certaines comptabilités locales ont tendance à "laisser certaines factures dans les tiroirs", selon la cour des Comptes. Une situation qui fait peser le doute sur la fiabilité des données financières transmises par les DOM.
Parallèlement, depuis les années 2000, le nombre d’employés communaux est en constante augmentation. Une progression plus rapide qu’en métropole et qui reflète le rôle d’"amortisseur social" joué par l’emploi public dans les DOM. La demande d’emploi local a subitement augmenté, amenant les communes à jouer un rôle d’employeur social. Le recrutement en nombre de personnels peu qualifiés et sur des postes précaires s’est accentué. S’ajoute à cette politique revendiquée par les élus locaux, un manque de transparence dans la gestion des ressources humaines.
En conséquence, la Cour des Comptes incite les pouvoirs publics à renforcer et adapter la régulation des finances locales. Les préfets, présentés dans le rapport comme les garants de l’équilibre financier des comptes publics, doivent davantage cibler leurs méthodes aux "risques propres aux Dom".