La mère de la jeune Britannique décédée le 14 février 2015 lors d’une attaque de requin à Ravine Mula sur la commune de l’Étang-Salé, porte plainte contre le maire pour "mise en danger délibérée de la vie d’autrui et homicide involontaire".
La mère de Talon Bishop - jeune femme de 22 ans tuée par un requin le 14 février 2015 à l’Étang-Salé - a décidé de porter plainte "pour mise en danger délibérée de la vie d’autrui et homicide involontaire" contre le maire de l’Étang-Salé suite au décès de sa fille.
Installée à La Réunion depuis trois mois avant son attaque - pour rejoindre ses parents - Talon Bishop - a été mordue au niveau de la jambe droite et elle a succombé à ses blessures quelques heures plus tard. Il était 18h40 samedi 14 février lorsque le drame s’est produit. La jeune femme a été happée par le squale alors qu’elle était avec son compagnon, à deux mètres du bord.
Danielle Austin s’explique dans une lettre :
"Le 14 février 2015, ma fille Talon Bishop, vingt-deux ans, décédait à l’Etang-Salé, à La Réunion à la suite d’une attaque de requin. Depuis un an et demi, je m’efforce d’obtenir de la part des autorités des éclaircissements quant aux circonstances exactes de ce tragique accident. J’ai également demandé la sécurisation et l’implantation d’une signalisation adéquate sur les lieux concernés, pour éviter que d’autres accidents ne s’y produisent.
Face à l’absence d’écoute, de réponses et de mesures, j’ai décidé de déposer plainte "pour mise en danger délibérée de la vie d’autrui et homicide involontaire". Cette plainte est dirigée contre la commune de l’Etang-Salé, son Maire en exercice, Monsieur Jean-Claude LACOUTURE, ainsi que tous autres que l’enquête pourrait révéler.
Le jour de la Saint-Valentin, ma fille a été attaquée par un requin tigre au lieu-dit « Ravine Mula » sur la commune de l’Etang-Salé, à deux mètres du rivage, alors qu’elle avait de l’eau jusqu’à la taille. Elle n’était pas surfeuse et en pleine période estivale, aucun arrêté préfectoral n’interdisait la baignade sur cette plage. Aucune signalisation n’ indiquait l’extrême dangerosité du lieu, pourtant théâtre de plusieurs noyades et attaques de requin, parfaitement connues des autorités.
Suite à ce drame, une enquête préliminaire avait été annoncée. Contre toute attente, au lieu de chercher à faire la lumière sur les circonstances de l’accident et ses suites, les autorités ont songé à engager des poursuites contre l’entourage de la victime. Faut-il en conclure que, si elle avait survécu, Talon aurait elle aussi été poursuivie ?
Cette stigmatisation de ma fille par les autorités m’est insupportable, d’autant plus que Talon était de nature prudente, et ne se serait jamais mise en danger de manière inconsidérée. Elle venait de s’installer sur l’île pour être plus près de sa famille.
Après le décès de Talon, j’avais écrit une tribune libre, diffusée par l’ensemble des médias réunionnais et plusieurs journaux de la presse nationale. Récemment, le « Canard Enchaîné » s’est aussi intéressé aux suite de cette tragédie. Un article paraitra mercredi 5 octobre.
Jusqu’à présent, j’étais demeurée silencieuse. Seule une action judiciaire me semble désormais à même d’établir la vérité.
Danielle Austin"