Bruno Lasserre, le président de l’Autorité de la Concurrence a décrypté les rapports de force entre sociétés des secteurs de la téléphonie, du transport aérien et du carburant.
Bruno Lasserre, président de l’Autorité de la concurrence se penche sur plusieurs dossiers de différents secteurs économiques à La Réunion.
Pour ce qui est des conditions imposées à Numericable pour le rachat de SFR, Bruno Lasserre détaille : "Nous voulons protéger la population de La Réunion, qu’elle continue à profiter d’un choix entre 3 opérateurs. Nous voulons que l’activité mobile de la marque Only soit céder à un repreneur qui devra être indépendant, suffisamment solide pour investir et qu’il est un positionnement tarifaire agressif au bénéfice des ménages de La Réunion."
Il s’est aussi adressé aux employés d’Only : "Le propriétaire de Numéricable a un engagement de ne procéder à aucune suppression d’emploi et le reprenneur devra s’appuyer sur l’expertise des salariés et cadres. Je voudrais rassurer les salariés, ils n’auront rien à craindre."
Quant à la question de la cherté du billet d’avion, Bruno Lasserre souligne : "Il y a 4 compagnies qui desservent l’île. C’est un oligopole avec toutes les difficultés d’un marché concentré. On n’aura jamais 10 opérateurs de transports aériens à La Réunion."
Le président de l’Autorité de la concurrence rappelle : "Le problème, c’est que les entreprises adaptent leurs tarifs selon la saisonnalité de la demande. Ce qui est un facteur aggravant est que l’offre est solvabilisé par les fonds publics au titre de la continuité territoriale. Ce n’est pas un problème d’abus de position dominantes."
Il ajoute : "Je dois rencontrer bientôt la ministre des Outre-Mer sur ce sujet. Je crois que cela relève plus des politiques publiques que de l’action répressive de l’autorité de la concurrence."
Pour ce qui est du secteur des carburants, Bruno Lasserre déclare : "Le sujet de fond est la question de la SRPP. Nous voudrions faire en sorte de distinguer mieux la fonction de stockage des cuves et la distribution et qu’on décroise la participation de la SRPP. Je pense que les entreprises entendent ce message."