Les gendarmes recherchaient activement lundi le dernier suspect impliqué dans le hold-up de Moulin-Mage (Tarn), un village paisible d’une centaine d’habitants où un client sans histoires a été abattu froidement et pour un butin dérisoire parce qu’il tardait à obéir aux braqueurs.
CASTRES (AFP) - Les gendarmes recherchaient activement lundi le dernier suspect impliqué dans le hold-up de Moulin-Mage (Tarn), un village paisible d’une centaine d’habitants où un client sans histoires a été abattu froidement et pour un butin dérisoire parce qu’il tardait à obéir aux braqueurs.
Surveillant dans un collège de Béziers (Hérault), la victime était un célibataire discret de 54 ans, qui retrouvait tous les week-ends ses amis au bar-tabac Le Montalet.
Jusqu’à vendredi vers minuit quand trois jeunes, cagoulés et armés de fusils de chasse, sont entrés dans l’établissement, tandis qu’un quatrième individu attendait dehors dans une voiture volée.
"Ils étaient hors d’eux, peut-être sous le coup de drogues, ils gesticulaient, un a crié : +jetez-vous au sol sinon on va vous exterminer+. Quel choc, +Momo+ a pris un coup de fusil pratiquement à bout portant", raconte Jacques Rivière, patron du bar-tabac qui fait aussi bureau de poste.
Maurice Ayrolles aurait été tué parce qu’il n’obtempérait pas assez vite. Selon les premiers éléments de l’enquête, il a tardé parce qu’il avait été opéré récemment.
Dans les villages montagneux des Monts de Lacaune, près de l’Aveyron, les habitants sont d’autant plus consternés qu’ils connaissaient les agresseurs ou des membres de leur famille.
Michel Vidal, maire de Moulin-Mage, 100 habitants, surtout des retraités, ne comprend pas "comment ces jeunes en sont arrivés à ce degré de violence, c’est incompréhensible".
"Dans le coin, tout le monde se connaît, y compris les jeunes qui ont fait le coup. Ca faisait quelques temps qu’on savait (qu’ils avaient des activités illicites), un peu de drogue, des vols, des larcins", s’émeut le maire.
Le patron du bar-tabac, pour qui Maurice Ayrolles était devenu un ami avec le temps, connaît même le père de deux des agresseurs présumés, qui sont d’un village voisin. "C’étaient pas des professionnels, c’étaient des gosses, un grand braqueur ne se serait pas arrêté ici, ici on a dix clients au maximum. Jamais je ne pensais voir ça".
Les agresseurs se sont emparés d’une butin insignifiant : 150 euros et cinq cartouches de cigarettes, puis se sont enfuis à bord d’une voiture volée, conduite par un quatrième homme.
C’est dans cette même voiture que les gendarmes arrêtent deux d’entre eux quelques heures plus tard, à quelques kilomètres de là, en compagnie d’une femme d’une vingtaine d’années qui, sans être impliquée dans l’exécution de l’attaque, en aurait été complice.
Un des occupants avouera rapidement être l’auteur du tir mortel. Un autre agresseur présumé a été arrêté samedi.
Mais un cinquième suspect courait toujours lundi.
Sur les cinq suspects, âgés de 19 à 32 ans, trois hommes ont été mis en examen pour vol avec violence ayant entraîné la mort d’une personne, et la jeune femme pour complicité de vol avec violence, selon le procureur de la République à Toulouse, Michel Valet. Ils ont été écroués.
Ils ont aussi été mis en examen pour le vol de la voiture avec laquelle ils se sont enfuis et celui des fusils de chasse qu’ils ont utilisés.
