Le parquet de Paris a ouvert une nouvelle enquête préliminaire suite à la plainte contre X déposé par un actionnaire de L’Oréal pour abus de biens sociaux.
La plainte vise le photographe François-Marie Banier, proche de la milliardaire et dont la demeure figurait parmi celles qui ont été perquisitionnées dans le cadre de l’affaire Bettencourt. L’actionnaire voit d’un mauvais œil le contrat octroyé en 2002 par L’Oréal au photographe mondain. D’une valeur de 405 000 euros par an pendant 10 ans, le contrat prévoyait de rémunérer Banier pour "des conseils de mode et de sensibilité artistique" et pour organiser une grande exposition par an de ses œuvres. Me Frédérik-Karel Canoy, l’avocat qui a déposé la plainte de l’actionnaire le 5 juillet, a jugé que cette dépense était "abusive et illicite" mais surtout, qu’elle allait à "l’encontre de l’intérêt social de l’entreprise". Par ailleurs, Canoy a souligné que ce sont les liens privilégiés du photographe avec la milliardaire qui lui ont permis de bénéficier de ce contrat de complaisance d’une valeur de 4 millions d’euros.
Cette accusation contre le photographe s’ajoute à celle de Françoise Meyers-Bettencourt, fille de Liliane Bettencourt, pour abus de faiblesse envers sa mère. Selon elle, François-Marie Banier, profitant de la fragilité psychologique de la milliardaire octogénaire, se serait fait remettre près d’un milliard d’euros de dons dans les années 1990 et 2000.
Cette accusation est formellement démentie par le photographe qui assure que ces cadeaux lui ont été consentis par une "femme brillante et libre". Il devait être jugé au début du mois de juillet par la 15ème chambre du tribunal correctionnel de Nanterre, mais le procès a été renvoyé sine die en raison des rebondissements dans l’affaire Bettencourt.