Avant l’ouverture du Grenelle des violences conjugales, Marlène Schiappa a été invitée sur Europe 1 pour parler de la lutte contre ce fléau.
Pour mieux lutter contre les violences conjugales, le Grenelle, consacré à ce fléau, a débuté ce mardi 3 septembre à Matignon et va durer 3 mois. Invitée sur Europe 1, la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a indiqué qu’il est temps de mettre l’accent sur l’application nécessaire des lois existantes.
Après le rassemblement devant la Tour Eiffel pour dénoncer le 100e féminicide en France et avant l’ouverture de cette grande concertation, la secrétaire d’Etat a indiqué qu’en matière de violences conjugales, "on a beaucoup de lois, en France, mais elles sont assez peu appliquées". Ce mardi matin, elle a réitéré que le fait de tuer sa femme est déjà un délit : "cela vaut déjà des peines, c’est le meurtre par conjoint et c’est même une circonstance aggravante", a-t-elle précisé.
Très critiquée la veille (lundi 2 septembre) par la comédienne Eva Darlan à cause de l’inaction du gouvernement, Marlène Schiappa a expliqué que l’an dernier, un renforcement de la loi a été effectué. Il s’agit de la loi qui protège les enfants témoins de violences conjugales ainsi que les couples qui n’habitent pas sous le même toit.
A cette occasion, elle a précisé que la loi doit être appliquée et "c’est ce à quoi nous allons nous employer pour faire en sorte qu’on travaille moins chacun de son côté, qu’on travaille mieux ensemble". Elle a, ainsi, souhaité une étroite collaboration entre les associations, la police, la justice, les centres d’hébergement et les services de l’État. "Que tous ces services-là soient mobilisés", a-t-elle réclamé.
Différentes associations féministes ont évoqué que l’un des problèmes majeurs est l’accueil défaillant des victimes. Sur Europe 1, Marlène Schiappa a demandé qu’on prenne plus au sérieux les femmes victimes de violences conjugales. "Beaucoup tirent sur la sonnette d’alarme, mais elles ne sont pas assez prises au sérieux quand elles le font. C’est aussi ça un de nos enjeux", a-t-elle renchéri.
Par ailleurs, dimanche 1er septembre, le collectif #NousToutes a aussi dénoncé l’insuffisance des financements. La secrétaire d’Etat a promis que des "financements supplémentaires" seront affectés dans la lutte contre les violences conjugales. "Il y a des problèmes d’hébergement, d’accueil dans les commissariats, de prise en charge dans la justice, de coordination… L’argent est un moyen et pas une fin en soi", a-t-elle prévenu. Selon ses dires, il est nécessaire de construire de nouvelles politiques publiques et il faut les financer. "A ce moment-là, vient la question des moyens et il y aura autant de financements que de nouvelles politiques publiques", a-t-elle ajouté.